Interview. Yvan Kelly ZING : “Depuis 2014, la diaspora congolaise au Sénégal s’est vue insuffler une nouvelle dynamique”

Jeudi 18 Juillet 2019 - 21:26

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Parmi plusieurs initiatives menées, Miss Congo Diaspora est l’une des activités de cette diaspora la plus intégratrice de par l’audience qu’elle génère. Fédérateur et rassembleur des communautés étrangères au Sénégal, la 3e édition de Miss Congo Diapora Sénégal, au delà de la mise en valeur de la beauté ainsi que de la culture congolaise, a une dimension sociale et entrepreneuriale. Yvan Kelly Zing, président du comité d'organisation, nous éclaircit sur cet évènement.

Les Dépêches du Bassin du Congo (LDBC) : Pouvez-vous nous présenter cet événement ainsi que ses objectifs ?

Yvan Kelly Zing (YKZ): Le concours Miss Congo Diaspora Sénégal est un programme annuel de la diaspora congolaise au Sénégal qui permet aux plus belles femmes de notre diaspora de concourir devant un jury qualifié. Sélectionnées suivants plusieurs critères, les candidates sont invitées à faire preuve d’ingéniosité pour convaincre non seulement leurs évaluateurs mais aussi le public par leurs capacités à proposer des solutions face aux problématiques posées. Des acteurs de la mode et de l’événementiel du Sénégal, de la diaspora congolaise et des communautés sœurs vivant au Sénégal sont mobilisés autour de l’organisation pour offrir au public une magnifique soirée de gala.

LDBC : Pourquoi l'avoir mis en place ?

YKZ : Miss Congo Diaspora participe depuis plus de trois ans à la promotion et à la valorisation de la culture congolaise au Sénégal. Véritable rendez-vous annuel de la communauté congolaise, elle permet de faire connaître auprès des communautés sœurs vivant au Sénégal et au peuple sénégalais le savoir-faire, les valeurs et les richesses culturelles du Congo représentées par la jeune femme couronnée reine de beauté. A ces objectifs, qui ont fidèlement animé les deux premières éditions, s’ajoute un nouveau : celui de la mobilisation de la communauté congolaise au Sénégal autour de la question de l’autonomisation de la femme. Cette nouvelle orientation qui témoigne de l’intérêt de l’engagement de toute une communauté en faveur du développement socio-économique du Sénégal.

LDBC : Quelles sont les missions de la Miss  Congo Diaspora Sénégal ?

YKZ : Une fois élue, la Miss Congo Diaspora devient ambassadrice de la beauté congolaise dans la diaspora et sert de pont d’intégration entre les cultures congolaises et sénégalaises. Elle œuvre dans le social aux près de ses compatriotes et reste sensible aux maux qui touchent les femmes de la société sénégalaise. Miss Congo Diaspora est une femme émancipée et entrepreneuse, capable avec l’assistance du comité d’élaborer et d’exécuter un projet socioéconomique visant à rendre autonome des femmes en difficultés.

LDBC : Pensez-vous qu'un tel événement peut faciliter l'intégration des Congolais au Sénégal ?

YKZ : Depuis 2014, la diaspora congolaise au Sénégal s’est vue insuffler une nouvelle dynamique, celle de la fédération des énergies mais aussi la valorisation des talents et des compétences de nos compatriotes. Parmi plusieurs initiatives menées, le Miss Congo Diaspora est l’une des activités de notre diaspora la plus intégratrice de par l’audience qu’elle génère (page facebook la plus suivie au sein de la diaspora congolaise), mais aussi par son programme aussi riche que varié traitant des problématiques pertinentes qui suscite l’intérêt et l’adhésion des Sénégalais et des communautés étrangères vivant à Dakar.

LDBC : La plupart des jeunes membres de la communauté congolaise au Sénégal sont étudiants. Cet événement ne peut-il pas les éloigner de leurs ambitions scolaires ?

YKZ : Oui en effet, la diaspora congolaise au Sénégal compte environ cinq mille étudiants et stagiaires congolais. Ce que nous considérons d’ailleurs comme des potentialités et des forces vives utiles pour notre communauté et pour notre patrie. L’initiative Miss Congo revêt des caractères culturel et social, importants pour un équilibre dans la vie estudiantine de quiconque. Par ce programme, nous contribuons à l’épanouissement de la jeunesse congolaise au Sénégal, dans le sens où elle s’exprime par ses talents cachés que nous révélons, mais aussi par l’initiative entrepreneuriale d’une manière harmonieuse avec les études. Par des activités de coaching et de mentorat que nous tenons, nous nous sommes rendu compte que ce genre de programme, en finalité, renforce les capacités et booste les ambitions scolaires de celles qui y prennent part, nous avons des jeunes femmes assagies, matures et leaders.

LDBC : Cette édition a une dimension sociale et entrepreneuriale car elle met la femme congolaise devant les défis de son autonomisation. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

YKZ : L'investissement dans l'autonomisation économique des femmes est la voie la plus sûre vers l'égalité des sexes, la lutte contre la faim, l'éradication de la pauvreté et une croissance économique inclusive, rapporte l’ONU femme. Pourtant les femmes restent sur l’ensemble du globe terrestre les plus touchées par la discrimination et l’exploitation. Au Sénégal, par exemple, le taux d’analphabétisme est très élevé chez les femmes, 62,3% (contre 43,7% chez les jeunes) pareil pour le chômage, qui touche 22,1% des femmes contre 9,6% des hommes (ANSD, 2018), bien que les progrès soient réalisés ces dernières décennies par les gouvernants dans le domaine de la parité. C’est dans ce contexte que le Comité Miss Congo Diaspora Sénégal intègre dans la dimension sociale de son rendez-vous de la culture et de la beauté congolaise au Sénégal la question de la parité homme-femme. Animé par la problématique de l’accès à l’éducation des jeunes femmes de 15 ans et plus, le Comité Miss Congo Diaspora Souhaiterait à travers la 3e édition du concours Miss Congo Diaspora sensibiliser les groupes privilégiés et les jeunes femmes sur les questions d’autonomisation économique des femmes et de lutte contre la faim , Fédérer les ressources de la diaspora congolaise au Sénégal, celles des forces vives du Sénégal puis celles des acteurs de développement économique pour faciliter l’accès à la formation des groupes les plus marginalisés comprennant des femmes issues des milieux ruraux et domestiques.

 

 

Sage Bonazebi

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