Présidence du Sénat : le vote de tous les enjeux

Lundi 22 Juillet 2019 - 17:15

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Le 27 juillet,  les cent neuf sénateurs seront appelés à élire les membres du bureau définitif du Sénat et partager, par leur choix, les deux postulants à la présidence de l'Institution, à savoir Alexis Thambwe Mwamba et Modeste Bahati Lukwebo.

Les choses se précisent de plus en plus concernant l’élection du président de la chambre haute du Parlement. Sauf changement, ils seront deux à concourir à ce poste le 27 juillet, en l'occurrence Modeste Bahati Lukwebo et Alexis Thambwe Mwamba. Ce lundi 22 juillet, les deux challengers ont déposé, à tour de rôle, leur dossier de candidature au bureau de l’institution. C’était dans une ambiance délétère avec des éléments de la police déployés aux alentours du Palais du peuple pour dissuader tout fauteur de trouble. C’est à juste titre que la sécurité a été renforcée dans ce périmètre vue la sensibilité du vote qui tient en haleine l’opinion nationale. Les militants du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et ceux de l'Alliance des forces démocratiques du Congo et alliés (AFDC-A) n’ont pu avoir accès à l’intérieur du site, empêchés par la police qui n’a permis qu’aux seuls candidats d’entrer, sans leurs soutiens respectifs. « Les candidats doivent venir individuellement. Pourquoi venir avec la foule ?  Est-ce que c'est la foule qui va voter ? Ce sont les sénateurs qui vont voter. Si les candidats veulent se respecter qu'ils viennent seuls, sinon ils seront considérés comme des inciviques », a déclaré le commissaire divisionnaire adjoint de la police/Kinshasa, Sylvano Kasongo, pour justifier les mesures sécuritaires prises.

 Dans les deux camps, l’optimisme est de mise. Modeste Bahati croit fermement à son élection au perchoir du Sénat quoique minoritaire par rapport au nombre insignifiant des députés dont dispose son regroupement politique. Radié du FCC pour avoir déclaré sa candidature concurremment à celle du candidat officiellement désigné par l’autorité morale, Joseph Kabila, l’ex-ministre du Plan croit en son destin.  Il mise notamment sur les fissures éventuelles de l’édifice FCC qui pourraient résulter de la volte-face de certains sénateurs indépendants d’esprit. C’est non sans raison qu’il a appelé les sénateurs, toute tendance confondue, à vaincre la peur pour faire le choix qui correspond à la volonté du peuple congolais qui aspire au changement. « J'ai totalement confiance aux sénateurs et aux sénatrices. Je sais que ce sont des messieurs et des dames qui ont le sens du bien qui savent ce qu'ils doivent faire pour le peuple congolais de qui ils ont reçu un message lors de la campagne, pour qu'ils puissent se mettre au service de la population », a-t-il déclaré, quelques minutes après avoir fait acte de candidature. Et de mettre en garde contre la corruption et l'usage du stylo caméra le jour du vote.   L’ancien ministre du Plan se présente comme incarnant le changement auquel le peuple congolais aspire et veut se donner les moyens de parvenir à ses fins.

Du côté d’Alexis Thambwe Mwamba dont la candidature est portée par le FCC, l’on se dit serein, d’autant plus que la dynamique de la salle lui est plutôt favorable.  En effet, sur les cent neuf sénateurs qui constitueront le corps électoral, le FCC revendique à lui seul plus de quatre-vingt dix sénateurs. Ce qui logiquement devrait faire triompher son candidat, la discipline du groupe aidant. Les « Kabilistes » estiment qu’Alexis Thambwe Mwamba incarne le meilleur profil au regard de son cursus politique et de ses valeurs intrinsèques. « Le Parlement est une institution prestigieuse. La haute chambre du Parlement est d’autant prestigieuse. En tant que sénateur, j’ai besoin d’avoir un président qui place le Sénat à la hauteur de sa dimension. Pour que le niveau du Sénat soit celui qu’on a connu sous le président Kengo wa Dondo au minimum, il vaut mieux avoir un président dont l’expérience est respectable, la compétence est aussi éprouvée, l’expertise dans le domaine public est aussi avérée, mais aussi un personnage qui est d’une objectivité indéniable », a égrainé Jean-Lucien Busa, un des cadres du FCC.

Toutefois, nonobstant les assurances du FCC, les appréhensions ne manquent pas. « C’est un vote à haut risque qui exige de la police une vigilance accrue », a noté une source proche de la plate-forme. D’aucuns craignent un remake du scénario Léon Kengo wa Dondo qui, à l’époque, déjoua les pronostics en devançant au perchoir du Sénat, le candidat du pouvoir majoritaire, Léonard She Okitundu. Déjà, la défenestration de Lambert Mende au gouvernorat du Sankuru est perçue, par certains, comme un signe avant-coureur. Le rendez-vous est donc pris pour le 27 juillet.

Alain Diasso

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