Disparition : décès d’un sapeur adepte invétéré de l’artifice des allures

Jeudi 8 Août 2019 - 21:42

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Le sapeur Florent Matomby, alias Allureux Miéla, l’homme aux éternelles allures, vient de quitter la scène de la Sape à 59 ans, le mardi 6 août à 9 h 35, heure du constat du décès par le médecin à l’hôpital René Muret, à Aulnay-sous-bois.

Allureux Miéla au cours d'une réception

 Les hommages affluent du monde de la Sape à l’égard de ce sapeur connu dans le milieu pour être particulièrement élégant, raffiné, détaché, précis dans sa maniaquerie des allures au point d’avoir pris le nom d'«Allureux Miéla». Sous des étoffes raffinées, il élaborait, lors des défilés, des stratégies esthétiques en appui des gestes et poses exagérés adaptés à la circonstance.

C’est un des plus jeunes sapeurs ayant vécu à la Maison des étudiants congolais, la fameuse résidence de la MEC au métro République à Paris. Il aura vécu pour la Sape à la recherche d’un style distinctif. Sa volonté de se mettre en scène était perpétuelle. À chacune de ses apparitions dans le milieu, il s’évertuait à ajouter une touche particulière dominée par l'amour de l'élégance.

Il côtoyait le monde de la Sape en compagnie de ses amis tels que Ben Moukacha, Armel le Bachelor ou Matsanga Chardel Lucie Ewing, pour vivre les instants mythiques du code vestimentaire. Il était, à en croire les initiés de la Sape, un disciple, l’icône qui se drapait du « beau éternel ». La théâtralisation de ses allures lui permettait de tisser des liens étroits constants avec les milieux de la Sape.

Pour transmettre ses allures précieuses, il s’était essayé, sans interruption pendant tout un temps, à la production de DVD en instaurant « la guerre des sapeurs ». C’est le seul moment où il affichait farouchement son manque de tolérance à l’égard des « non-sapeurs », « des profanes de la Sape », disait-il. « Autrement, dans la vie de tous les jours, c’était le grand frère toujours disposé à rendre service, à donner les conseils administratifs ou orienter pour trouver la boîte d’intérim qui embauche », confie Jean-Marie Mabiala, un de ses voisins à Sevran, près de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Hélas, cet art de vivre dans la culture de l'apparence et de la diversité aura été malheureusement stoppé par une chienne de maladie, le réduisant désormais à une ultime posture de sapeur discret.Allureux Miéla

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Allureux Miéla au cours d'une réception Photo 2 : Allureux Miéla

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