Lutte contre le changement climatique : le GIEC exhorte la communauté internationale à une gestion raisonnable des terres et des forêts

Lundi 12 Août 2019 - 19:06

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Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) a publié, le week-end dernier, son rapport 2019 sur l'état des sols de la planète et la façon dont leur exploitation par les humains les affecte et bouleverse le climat. Selon ce rapport,  le monde est mieux placé pour lutter contre le changement climatique en mettant l’accent sur une gestion durable des ressources provenant des terres et des forêts.

Invitant les Etats et les gouvernants à mettre sur pied des politiques efficaces, susceptibles de promouvoir une gestion raisonnable des forêts et des terres, le GIEC a reconnu qu’une gestion plus durable des terres et des forêts nous permettra de renforcer la lutte contre le changement climatique. Car, outre le climat, la surexploitation menace aussi la sécurité alimentaire, la biodiversité et le climat.

« Les terres et les forêts doivent être mieux gérées pour ne pas amplifier le changement climatique. Les terres ne sont pas seulement surexploitées par les humains. Elles subissent également la pression  changement climatique », a signifié le coprésident du groupe de travail III du GIEC, Jim Skea, avant de préciser qu'une meilleure gestion des terres peut contribuer à lutter contre le changement climatique, mais n'est pas la seule solution. Parce qu’il est essentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre de tous les secteurs si l’humanité veut maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2° Celsius, voire de 1,5° Celsius, comme le demande l’accord de Paris sur le climat conclu en 2015.

Selon cette expertise, le monde est mieux placé pour lutter contre le changement climatique lorsque l’accent est mis sur une gestion durable des ressources provenant des terres et des forêts. D’autant plus, les terres et les forêts jouent un rôle important dans le système climatique.

 « L'agriculture, la sylviculture et d'autres types d'utilisation des sols sont responsables de 23% des émissions de gaz à effet de serre. Dans le même temps, les processus terrestres naturels absorbent du dioxyde de carbone équivalent à près du tiers des émissions de dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles et de l'industrie », a ajouté Jim Skea.

Insistant sur l’impact de l’utilisation abusive des terres, le document du GIEC souligne que les terres déjà utilisées pourraient nourrir le monde dans un climat en mutation et fournir de la biomasse pour les énergies renouvelables, mais une action rapide et ambitieuse dans plusieurs domaines est nécessaire.  Car, une telle action est importante pour la conservation et la restauration des écosystèmes et de la biodiversité.

 « Alors que la population augmente et que les impacts négatifs du changement climatique sur la végétation augmentent, les terres doivent rester productives pour maintenir la sécurité alimentaire. La contribution des terres à la lutte contre le changement climatique est donc limitée, par exemple par la culture de plantes énergétiques et le reboisement. Ainsi, pour ce faire, il faut donner du temps aux arbres et aux sols pour stocker efficacement le carbone », indique le GIEC. Par ailleurs, ce groupe précise que la bioénergie doit être gérée avec soin pour éviter les risques pour la sécurité alimentaire, la biodiversité et la dégradation des sols, étant donné que les terres dégradées deviennent moins productives. Et, cette dégradation limite ce qui peut être cultivé et réduit la capacité du sol à absorber le carbone.  Par exemple, au Cameroun, notamment en février 2019, l'exploitation non durable des sols a contribué à la désertification.

Cinq cents millions de personnes vivent dans des zones touchées par la désertification

 Selon le coprésident du groupe de travail sur les inventaires nationaux de gaz à effet de serre, Kiyoto Tanabe, les choix que nous faisons en matière de gestion durable des terres peuvent aider à réduire et à inverser ces effets néfastes du changement climatique.  « Dans un avenir où les précipitations sont plus abondantes, le risque d'érosion des sols sur les terres cultivées augmente et la gestion durable des terres est un moyen de protéger les communautés des effets néfastes de cette érosion des sols et de ces glissements de terrain. Cependant, il y a des limites à ce qui peut être fait. Dans d'autres cas, la dégradation peut être irréversible », a-t-il déclaré avant de conclure qu’environ cinq cents millions de personnes vivent dans des régions en proie à la désertification.

Notons que ce rapport de la GIEC présente les pistes et les options pour lutter contre la dégradation des sols et prévenir le changement climatique ou s’y adapter. Il examine également les impacts potentiels de différents niveaux de réchauffement climatique.

 

 

Rock Ngassakys

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