Environnement : un nouveau rapport du GIEC met l’accent sur les terres émergées

Lundi 26 Août 2019 - 15:38

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Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique dans son dernier rapport publié au début du mois d’août que les terres émergées sont déjà soumises à la pression croissante des activités humaines, à laquelle s’ajoute le changement climatique. Par ailleurs, ce n’est qu’en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, y compris les terres émergées et l’alimentation, que l’on pourra contenir le réchauffement mondial bien en deçà de 2°C, précise ce rapport.

Le GIEC, l’organisme mondial chargé de faire le point des connaissances scientifiques sur les changements climatiques, de leurs conséquences et des risques qu’ils pourraient entraîner, ainsi que d’évaluer les options envisageables pour y faire face, a pris connaissance du Résumé à l’intention des décideurs du Rapport spécial sur le changement climatique et les terres émergées (SRCCL) approuvé  par les gouvernements du monde entier à Genève en Suisse.

Élément scientifique clé, il sera au cœur des prochaines négociations sur le climat et l’environnement, telles que la Conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (COP14) à New Delhi (Inde) en septembre et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 25) à Santiago (Chili) en décembre. Les gouvernements ont mis le GIEC au défi de procéder pour la première fois à l’examen complet de l’ensemble du système terres émergées-climat.

« C’est la première fois qu’une majorité (53 %) des auteurs d’un rapport du GIEC proviennent de pays en développement», a déclaré Hoesung Lee, président du GIEC. Ce rapport montre qu’une meilleure gestion des terres peut contribuer à faire face aux changements climatiques, mais n’est pas la seule solution. Il est essentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre de tous les secteurs pour maintenir le réchauffement mondial bien en dessous de 2 °C si ce n’est à 1,5 °C. En 2015, dans le cadre de l’Accord de Paris, les gouvernements ont décidé de renforcer la riposte mondiale au changement climatique en contenant l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C

Ce rapport rappelle que les terres doivent rester productives pour maintenir la sécurité alimentaire en dépit de la croissance démographique et des effets néfastes du changement climatique sur la végétation qui ne cessent de croître. Le rapport changement climatique et terres émergées indique que la planète pourra mieux faire face aux changements climatiques si l’accent est mis sur la durabilité. Le rapport montre qu’une gestion durable des sols nous aiderait à faire face aux changements climatiques.

Désertification et dégradation des sols

Lorsque le sol est dégradé, il devient moins productif: il est plus difficilement cultivable et perd de sa capacité à absorber le carbone. Ce phénomène exacerbe le changement climatique, lequel exacerbe encore la dégradation des sols à de nombreux égards. «Par des choix favorables à une gestion durable des terres, nous pouvons contribuer à réduire et, dans certains cas, à inverser ces effets néfastes», a indiqué Kiyoto Tanabe, coprésident de l’Équipe spéciale du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. «Si les précipitations se font plus intenses à l’avenir, le risque d’érosion des sols sur les terres cultivées augmentera. Une gestion durable des terres nous permettra de protéger les populations des effets néfastes de cette érosion et des glissements de terrain, mais les mesures que nous prendrons resteront de portée limitée et, dans certains cas, la dégradation pourrait s’avérer irréversible», a-t-il précisé.

Environ cinq cents millions de personnes vivent dans des zones touchées par la désertification. Les zones arides et celles touchées par la désertification sont également plus vulnérables au changement climatique et aux phénomènes extrêmes, tels que les sécheresses, les vagues de chaleur et les tempête de poussière, sans compter que la croissance de la population mondiale exerce une pression supplémentaire. Le rapport expose des options envisageables pour faire face à la dégradation des sols et prévenir de nouveaux changements climatiques ou nous y adapter.

Il présente également les effets potentiels de différents niveaux de réchauffement de la planète. «Nous savons maintenant que même un réchauffement planétaire limité à environ 1,5 °C entraînera une augmentation des risques liés aux pénuries d’eau dans les zones arides, aux dommages causés par les incendies, à la fonte du pergélisol et à l’instabilité du système alimentaire», a souligné Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Groupe de travail I du GIEC. «Si le réchauffement climatique atteint 2 °C, nous savons que les risques liés à la fonte du pergélisol et à l’instabilité du système alimentaire seront très élevés», a-t-elle ajouté.

Boris Karl Ebaka

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