Rapport spécial du Giec : la montée des eaux pourrait atteindre 1,10 m à la fin du siècle si rien n'est fait

Jeudi 26 Septembre 2019 - 12:30

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Les experts plaident une nouvelle fois pour que soit respecté l'accord de Paris et pour limiter le réchauffement en dessous de deux degrés.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) vient de lancer une alerte sur les impacts du réchauffement climatique sur l'océan et la cryosphère. Aujourd’hui, d’après lui, le niveau des mers et océans monte deux fois plus vite, tout en se réchauffant. Autrement dit, l'océan s'acidifie, produisant de moins en moins d'oxygène et de poissons. Les glaciers, la couverture neigeuse des hautes montagnes du monde entier et le permafrost des régions polaires ont tous décliné au cours des dernières décennies.

En Arctique, on assiste à une réduction de la banquise sans précédent depuis mille ans, qui pourrait être irréversible. Selon le Giec, la fonte des glaces de l'Arctique et de l'Antarctique fait monter le niveau de la mer de 3,6 mm par an, soit deux fois plus vite qu’au siècle dernier, qui a vu le niveau de la mer augmenter de 15 cm, à raison de 0,7 mm chaque année. Jusqu'à 5 m en 2300. La montée du niveau des eaux est un phénomène qui est parti pour durer encore plusieurs siècles, d'après les prévisions des experts. Si on ne fait rien, à la fin du XXIe siècle, le niveau des eaux pourrait croître jusqu'à 1m10, alors que si on respecte l'accord de Paris, précise le GIEC, l'augmentation du niveau des eaux serait contenue entre 30 et 60 cm.

Selon le pire des scénarios, le niveau des eaux pourrait augmenter jusqu'à 5 m en 2300, ce qui entraînera – de toute évidence – des répercussions sur les événements climatiques. Le rapport estime que des phénomènes d'inondations ou de submersion marine qui n'avaient lieu que tous les siècles auront désormais lieu tous les ans. Toujours d'après les auteurs du document, les phénomènes de réchauffement de l’océan ont doublé depuis 1982. Quant aux températures du permafrost, elles n’ont jamais été aussi élevées. Sa fonte va continuer de relâcher dans l'atmosphère d'énormes quantités de CO2 et de méthane mais aussi du mercure, jusqu'ici piégé dans le sol, ce qui provoquera – et provoque déjà – des problèmes de pollution de l'eau.

15% de la production de biomasse de l'océan en péril

Or, précisent les experts, ces écosystèmes jouent un rôle essentiel pour la vie sur terre. Les glaciers nous apportent de l’eau potable, l’océan fournit 50% de l’oxygène atmosphérique et permet de réguler le climat en captant le CO2 et en absorbant la chaleur liée aux émissions. Il est également source d’alimentation et de revenus pour plus de huit cents millions de personnes.

Le constat du Giec est pourtant sans appel : l'océan arrive à saturation, s'acidifie et produit moins d'oxygène et moins de poissons. On pourrait perdre 15% de la production de biomasse de l'océan et pêcher jusqu'à 26% de poissons en moins qu'actuellement, sans compter que ce phénomène pousse les espèces à remonter vers les pôles, laissant les pays subtropicaux sans ressources.

Le Giec plaide donc, une nouvelle fois, pour que soit respecté l'accord de Paris et pour limiter le réchauffement en dessous de deux degrés afin de pouvoir garder une chance de gérer les conséquences de ce changement climatique et de préserver l'océan ainsi que les glaciers sur terre. Une ressource vitale, dont dépendt actuellement 1,4 milliard de personnes, et dont dépendront, en 2050, près de deux milliards de personnes, la moitié des mégalopoles étant à côté des côtes ou près des montagnes.

Noël Ndong

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