Riposte contre Ebola : la Cirgl recommande le développement des plans nationaux

Lundi 14 Octobre 2019 - 13:00

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Réunis à Brazzaville, du 11 au 12 octobre, les experts en santé, de défense et sécurité des douze pays membres de la sous-région ont arrêté les voies et moyens susceptibles d’aider la République démocratique du Congo (RDC) à combattre l’épidémie qui y sévit.

La rencontre a permis d’examiner les contours sanitaire et sécuritaire de la maladie à virus Ebola (MVE) - désormais considérée comme une urgence de santé publique de portée mondiale – qui a déjà coûté la vie à deux mille personnes en RDC et touché l’Ouganda.

C’est ainsi que dans le cadre de l’approche « Une seule santé », et pour éviter la propagation de la pandémie dans la sous-région, les gouvernements des Etats membres ont été invités à développer des plans de renforcement de la coordination, la détection, la prévention et la riposte à l’épizootie. Les mêmes mesures concernent « d’autres maladies à potentiel épidémique à fort impact », selon le communiqué final de la réunion. 

Les experts ont souhaité que soit facilité « le dédouanement des appuis et de la logistique en faveur de la lutte contre la MVE », ainsi que toutes maladies à potentiel épidémique à fort impact et autres urgences de santé publique. Ils ont reconnu la gravité de l’impact de la maladie sur les individus, les familles, les communautés ainsi que les Etats et ont, devant les dégâts causés par l’épidémie, déclaré Ebola comme « menace à la paix et à la sécurité régionale ».

Pour favoriser la maîtrise de la maladie, il a été demandé au président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (Cirgl) d’engager la communauté internationale et les ONG à « contribuer au renforcement des systèmes de sécurité sanitaire de la région des Grands Lacs, dont les écosystèmes sont propices à l’émergence de nouveaux agents infectieux à haut impact, y compris les nouvelles formes du virus Ebola ».

Dans la même optique, il a été aussi demandé au secrétariat de la Cirgl de « faire un plaidoyer » pour la mobilisation des ressources en vue du financement du plan sous-régional sur l’épidémie de la maladie. 

La réunion de Brazzaville a évoqué aussi la question des groupes rebelles qui écument l’est de la RDC, en demandant aux pays de l’espace d’« encourager toutes les initiatives régionales » en vue d’appuyer ce pays dans la neutralisation des forces négatives qui y opèrent. 

A ce jour, cent trente-deux attaques, quatre morts et trente-huit blessés ont été enregistrés, depuis le 1er août 2018.

L’élaboration d’un plan sous-régional de riposte s’avère nécessaire

Les experts ont également fait des récommandations aux ministres de la Santé de la Cirgl invités à prendre part à la prochaine réunion de concertation qui se tiendra à Goma, en RDC, en octobre courant. Ils leur ont demandé, entre autres, de proposer une feuille de route pour l’élaboration d’un plan sous-régional visant le renforcement de la coordination, la détection, la prévention et la riposte à la MVE et autres maladies à potentiel épidémique à fort impact. Leurs Etats ont été, par ailleurs, appelés à « disposer dans les meilleurs délais d’un plan national de préparation et de riposte contre l’épidémie ». Ils doivent aussi mettre en place un mécanisme transfrontalier de partage de données épidémiologiques entre pays voisins et de renforcement de la communication inter-Etats.

Les débats des experts ont révélé de sérieuses préoccupations concernant la situation d’Ebola en RDC, ainsi que dans les pays frontaliers. Il s’agit, par exemple, de la fréquence des épidémies de la maladie dans la région des Grands Lacs et du Bassin du Congo, qui, selon le communiqué final, est en « très nette augmentation ».

S’y ajoute l’absence d’un réseau Cirgl de surveillance en laboratoire d’Ebola et autres maladies à potentiel épidémique à fort impact.

Malgré cela, la Cirgl a indiqué qu’en RDC, l’épidémie « connaît une décrue » due aux mesures draconiennes déjà prises ainsi qu’à « la responsabilisation accrue » des agents de santé locaux et de relais communautaires dans le suivi des sujets contacts. De plus, elle a affirmé que l’épidémie d’Ebola « pourrait être sous contrôle rapidement avec l’amélioration sécuritaire pour permettre aux équipes de la riposte d’accéder aux zones où sévissent les groupements armés, d’où émanent des nouveaux cas non listés et suivis comme sujets contacts et d’où proviennent des décès communautaires ».  

Dans son allocution de clôture des travaux, la ministre congolaise de la Santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo, qui représentait le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso, s’est réjouie de ce que la réunion de Brazzaville a été « une étape décisive dans l’accélération du processus de lutte contre Ebola ». Elle a saisi cette occasion pour lancer un appel à l’Organisation mondiale de la santé, à tous les partenaires et aux bailleurs de fonds de mieux encourager les pays de la Cirgl dans la mise en œuvre de leurs plans de préparation et de riposte à l’épidémie, au lieu d’attendre la détection des premiers cas pour débloquer les appuis attendus.    

 

 

 

 

    

 

Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

- La ministre Jacqueline Lydia Mikolo et les responsables de la Cirgl - Une vue des experts de la Cirgl

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