Enjeux politiques : cadres et militants de la coalition FCC-Cash ne parlent pas le même langage

Mercredi 13 Novembre 2019 - 17:15

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La discorde entre les différentes bases au sein de la plate-forme politique au pouvoir est diamétralement opposée à la sérénité affichée par les dirigeants, au point de faire craindre une rupture avant le terme de l’accord de gouvernance.

Les actes d’intolérances politiques survenus le week-end dernier, dans la province du Lualaba, à l’est du pays, entre les partisans du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et ceux de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), tous membres de la coalition au pouvoir, ont depuis lors relancé le débat sur l’opportunité de cette alliance.

Les regrets des protagonistes n’auront pas suffi à faire tomber totalement la tension qui demeure visible dans les deux camps. Les communications des cadres du PPRD et de l’UDPS tendant à rassurer l’opinion sur la bonne santé de la coalition Front commun pour le Congo (FCC)-Cap pour le changement (Cash) laissent certains observateurs perplexes quant à l’avenir. Car la sérénité affichée par les dirigeants de cette coalition contraste avec les nombreux appels au divorce lancés par leurs bases respectives depuis la signature de l’accord de gouvernance.

Le malaise qui a désormais transcendé les limites de la ville de Kinshasa s’étend jusqu’aux sphères lointaines de l’ex-Katanga, suscitant au passage de mauvais souvenirs. Des voix se sont levées à Lualaba pour exiger le retrait des portefeuilles ministériels accordés à l’UDPS.

La démarche a été sans succès auprès de la hiérarchie du PPRD qui se veut respectueuse des accords. Ainsi, le nouveau ménage à deux affiche sa ferme volonté de marcher la main dans la main afin de faire face aux problèmes de la République. L’on évoquerait même un renforcement de l’alliance PPRD-UDPS d’ici à l’horizon 2023, soutenant que les événements d’autrefois ont démontré qu’au lendemain de chaque crise, la coalition s’en est toujours tirée à bon compte, chacun des partenaires étant satisfait du partage du gâteau.

C’était déjà le cas lors de la répartition des postes aux bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat ainsi qu’au gouvernement. La rue avait grondé mais la coalition n’avait pas été pour autant bousculée. Ces nouveaux événements, pense-t-on, auront finalement comme effet de réajuster la distribution des postes dans les entreprises publiques. Par-delà tout, les actes d’intolérance enregistrés expriment, à première vue, le manque d’implication des différentes bases des partis au pouvoir dans les engagements pris par leurs cadres mais aussi un état d’esprit disposant les uns à observer une adversité permanente vis-à-vis des autres et vice-versa. Car le PPRD et l’UDPS sont demeurés des frères ennemis pendant près de vingt ans et le changement est très difficilement accepté dans un camp comme dans l’autre.

Jeannot Kayuba

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