Afrique : plus de deux cents zones économiques spéciales et zones franches

Mardi 19 Novembre 2019 - 14:15

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En nette croissance depuis leur arrivée sur le continent dans les années 1970, les zones franches ne dépassaient pas les quarante-sept unités en 1997. Au fil des années, les dirigeants africains ont englouti des millions de dollars américains  pour développer de puissantes industries de transformation grâce à cette stratégie, au détriment de la maximisation des recettes fiscales.

Il n’est pas incompatible de développer une industrie florissante et de créer des milliers d'emplois tout en collectant moins d’impôts. En tout cas, les zones économiques spéciales représentent une stratégie en vogue dans la région, après un franc succès dans de nombreux pays asiatiques. En effet, si l’État sacrifie ses droits d’impôts, il les récupère d’une certaine manière en facilitant l’industrialisation de son économie. Par conséquent, une industrie plus forte contribue à la création des richesses et surtout d’emplois. Une logique toute simple. L’Afrique a bien aménagé ses premières zones économiques spéciales et ses zones franches à partir des années 1974, mais la stratégie du reste payante va connaître un regain d’intérêt au cours des dernières années seulement.

Selon l’Organisation africaine des zones franches, il existe aujourd’hui plus de deux cents zones économiques spéciales et zones franches à travers le continent. Le Gabon, le Maroc, l’Éthiopie, Djibouti et l’Ouganda ont mis en place cette stratégie qui a contribué, selon les experts, à l’arrivée de nombreuses entreprises internationales dans ces pays. Ces entreprises internationales implantées ont commencé à afficher un désir ardent de s’étendre dans de nombreux autres pays de la région.

Dans les années 2011, le Gabon a investi l'importante somme de quatre cent vingt-cinq millions de dollars américains pour aménager 1390 hectares à 27 km de Libreville. Pour le Maroc, au cours de la même année, la superficie aménagée a représenté environ cent vingt-quatre hectares. L’Ethiopie, quant à elle, en 2013, a aménagé cent cinquante-six hectares près d’Addis-Abeba, pour un coût de quarante-neuf millions de dollars américains. Enfin, Djibouti a lancé le grand défi d’aménager une superficie de 4800 hectares pour un investissement total estimé à 3,5 milliards de dollars américains. Ce petit pays, situé dans la corne de l’Afrique, espère tirer de sa zone franche trois cent cinquante mille nouveaux emplois sur une période de dix ans.

Selon plusieurs études, la tendance est loin de s'arrêter en si bon chemin. Des zones économiques spéciales et zones franches vont à la fois se compter en plus grand nombre dans la région et se diversifier autant que possible. Beaucoup de dirigeants africains font le pari dès aujourd’hui de s’en servir pour développer les secteurs agricole, manufacturier et des télécommunications. L’Égypte et l’Ouganda sont partis pour la création, respectivement, de six nouvelles zones franches et de deux zones franches agricoles au cours des prochaines années.

En République démocratique du Congo, le concept a commencé à éclore il y a quelques années. En effet, le 26 janvier 2016, le gouvernement de la République, en réunion extraordinaire, décidait  de mettre en place trois zones économiques spéciales (en Ituri, au Haut-Katanga et au Kongo central) pour stabiliser et relancer l’économie nationale. Il y a même eu la création d’une zone économique spéciale dans le Lualaba, pour favoriser la transformation des produits miniers. Mais le projet pilote est celui de Maluku, créé par décret le 16 juillet 2012. Pour rappel, une zone économique spéciale est une région géographique dans laquelle les lois économiques sont plus libérales.  

Laurent Essolomwa

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