Le feuilleton de Brazzaville. Acte 21. A propos des Sapeurs

Jeudi 28 Novembre 2019 - 19:04

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La polémique qui opposait autour de la Sape les Brazzavillois des quartiers nord à ceux des quartiers sud, les décennies passées, est retombée. Peut-être a-t-elle complètement disparu.

Aujourd’hui, les adeptes de cette « religion », car ç’en est une, la religion « Kitendi », se sont constitués en association.  Ils sont de tous les coins du Congo sans distinction de provenance et tentent de prendre la place qui leur revient, ou qu’ils pensent leur revenir sur l’échiquier national. Ils défilent fièrement à la fête de l’indépendance, le 15 août ; prennent part aux manifestations culturelles organisées dans le pays.

Si les Sapeurs veulent perpétuer leur religion, ils ont intérêt à retenir la leçon d’un « ancêtre » de la maison, pour ne pas le citer, l’artiste musicien Papa Wemba, charismatique devant l’Eternel ! Souvenons-nous de son répertoire varié sur le phénomène de la Sape.

Avec le remarquable Rapha Boundzeki le Brazzavillois, l’icône de la musique congolo-congolaise Papa Wemba situe les débuts de l’aventure au Congo-Brazzaville : « L’origine de la Sape provient du retour des anciens combattants au pays (compris au Congo) lors de la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

Le débat court encore les avenues de Paris, en France, parmi les ressortissants des deux Congo. Leçon de Wemba : « vrai yankee azali moto oyo alingi mosala ». Le yankee (l’homme branché, ainsi se considèrent les Sapeurs) n’est pas un fainéant ni un voyou, c’est un bosseur.

Celui qui nome Papa Wemba « Ancêtre » de la Sape n’est autre que cet immense musicien du Congo-Kinshasa, King Kester Emeneya, qui le reconnaissait tel. Pensons à Djo Ballard du Congo-Brazzaville qui en revendique les fondements depuis le lever du soleil. Pensons aussi à Fernand Mabala, également du Congo-Brazzaville, qui porta le défi de la Sape à Kinshasa contre le même Emeneya.

La guerre du tissu n’embrasa pas Kin et Brazza, les deux belles villes arrosées par le majestueux fleuve Congo. Elle en reprécisa l’aperçu historique et qu'elles soient toujours vives les couleurs!

Jean Ayiya

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