Présidentielle en Guinée-Bissau : le chef de l'Etat sortant soutient le candidat de l’opposition

Lundi 9 Décembre 2019 - 13:30

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Alors que la campagne pour le second tour doit commencer le 13 décembre pour s’achever le 27, José Mario Vaz a d’ores et déjà annoncé qu’il apportera son appui, le 29 décembre, à l’opposant Umaro Sissoco Embalo, 47 ans, face au chef du parti historique, l’ex-Premier ministre Domingos Simoes Pereira, a-t-on appris.

« Nous allons soutenir sans réserve Umaro Sissoko Embalo », investi par une dissidence du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, majoritaire), le Madem, a assuré Eri Mané, un membre de l’entourage du président sortant, confirmant un accord conclu le 8 décembre à Bissau, en sa présence, et du candidat de l’opposition. Lors du premier tour du scrutin, le 24 novembre dernier, l’ancien Premier ministre Umaro Sissoco Embalo était arrivé deuxième  avec 27,65% des voix contre 40,13% pour Domingos Simoes Pereira, candidat du PAIGC.

Hormis José Mario Vaz, d’autres voix se sont élevées pour soutenir la candidature d’Umaro Sissoco Embalo. En témoignent les ralliements obtenus des principaux ténors, dont Nuno Gomes Nabiam lors d’un accord à Dakar, le 3 décembre, et celui d’un autre ex-Premier ministre, Carlos Domingos Gomes, également recalé au premier tour (plus de 2%). Ce dernier était arrivé troisième avec plus de 13% des voix lors du premier tour.

Du côté de l’Église catholique, trois évêques ont déjà demandé aux électeurs de choisir, au second tour, le candidat qui sera en mesure de sauvegarder les intérêts du peuple bissau-guinéen. L’appel a été lancé par l’évêque de Bissau, José Lampra Ca, lors de l’homélie qui a marqué la fin du pèlerinage dans la ville de Cacheu, au nord du pays.

Elu en 2014 sous l’étiquette du PAIGC puis exclu de cette formation, José Mario Vaz s’était présenté en indépendant au premier tour et était arrivé quatrième avec 12,41% des voix. Quant à Domingos Simoes Pereira, 56 ans, chef du gouvernement en 2014-2015, il compte au second tour sur les soutiens de Yaya Djalo et Idrissa Djalo, deux candidats malheureux au premier tour et chefs de petits partis. Il avait déjà occupé de multiples postes dans les services de l’Etat, dont ceux de ministre et finalement de Premier ministre avant d’être limogé par le président Vaz en 2015.

Selon certains analystes, Umaro Sissoco Embalo, un général de brigade en réserve, qui avait démissionné de la tête du gouvernement en 2018, a une longue expérience en ce sens qu’il a conseillé tous les présidents depuis le dernier régime de Joao Bernardo Vieira, assassiné en 2009 par des militaires. Ils avancent aussi que l’un des enjeux majeurs de l’élection de cette année est la stabilité dans un pays de 1,8 million d’habitants, qui est en état de crise politique permanente. La Guinée-Bissau est une ancienne colonie portugaise, devenue indépendante en 1974, après une lutte de onze ans. Depuis lors, elle a connu quatre putschs, seize tentatives de coup d’Etat et une valse de gouvernements.

 

 

Nestor N'Gampoula

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