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Amitié, solidarité

Samedi 21 Décembre 2019 - 17:45

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Consolider l’amitié franco-ivoirienne en paroles et en actes. Le séjour en terre ivoirienne du président français, Emmanuel Macron, les 20, 21, 22 décembre, a eu tout le bénéfice de réchauffer les liens entre Paris et Abidjan. Il s’est avéré que la France et la Côte d’Ivoire en avaient extraordinairement besoin, tant un passé récent, pas vraiment gai, qu’ils ont en partage, chargeait leurs rapports de douloureux souvenirs.

Connu pour sa grande proximité avec l’Hexagone, le pays d’Houphouët Boigny a vécu une transition difficile sous les présidences successives d’Henri Konan Bédié, Robert Guéi et Laurent Gbagbo. Sous ce dernier notamment, les choses sont apparues plus complexes du fait de la multiplication d’incidents armés entre les troupes régulières ivoiriennes et les éléments du contingent français stationnés dans le pays. La crise post-électorale de 2010-2011, dénouée là également par les armes, avec une implication de militaires français agissant, rappelons-le, sous mandat onusien, a aussi alourdi le climat franco-ivoirien.

Aujourd’hui, on peut estimer que les deux chefs d’Etat, Alassane Ouattara et Emmanuel Macron, ont replacé cette relation historique au bel endroit. Les paroles prononcées dans ce sens par le Français l’ont attesté ; le geste qui l’a réuni, lui et son hôte, pour le lancement du projet du métro d’Abidjan en dit aussi long. Une détente appelant une autre, l’inauguration d’une agora dédiée aux activités sportives dans un quartier populaire d’Abidjan est un message adressé à la jeunesse de ce pays, tentée elle aussi par l’immigration afin qu’elle s’épanouisse par le sport.   

Rien n’enlève pourtant à la visite du président Macron son caractère politique. Qu’on le veuille ou non, la cité ivoirienne s’agite depuis quelques mois pour le rendez-vous électoral majeur de l’année prochaine, pour ne pas le nommer, la présidentielle prévue au mois d’octobre. Presque tous les ténors de la vie politique de Côte d’Ivoire sont sur les starting-block : le président Ouattara lui-même, l’ex-président Henri Konan Bédié, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro ; peut-être aussi, directement ou indirectement, l’autre ancien président Laurent Gbagbo et l’ex-ministre Charles Blé Goudé, la liste n’est pas exhaustive.

Le problème ne se pose pas du fait de cette affiche pleine de candidats, il est dans le contenu du discours des uns et des autres ; bien plus dans la manière dont ils vont ou non accepter le verdict des urnes, et même avant cela, le déroulement de la compétition. Une perspective qui angoisse au-delà des frontières de la première économie d’Afrique de l’ouest.

Peut-être qu’Emmanuel Macron inscrira-t-il, au moins pour l’année prochaine, la destination Côte d’Ivoire dans son agenda officiel. Ayant, en effet, été consacré chef traditionnel et baptisé du nom de « N’djekouale » par les anciens lors de son séjour, il peut retenir que les Ivoiriens ont besoin de paix, le nom qu’il hérite signifiant justement « chercheur de paix » dans une des langues du pays.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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