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Samedi 18 Janvier 2020 - 15:20

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Tous deux anciens présidents de la République Centrafricaine, François Bozize et Michel Djotodia sont retournés au pays après des années d’exil, en Ouganda pour le premier, et au Bénin, pour le second. A moins d’une année d’une élection présidentielle au cours de laquelle l’actuel chef de l’Etat, Faustin Archange Touadera, briguera sans doute un second mandat, il n’est pas abusif d’établir une relation de cause à effet entre ces retours et la future échéance électorale.

En raison des circonstances particulières de leur départ du pouvoir, les deux ex-dirigeants peuvent nourrir l’un pour l’autre un certain ressentiment. François Bozize a en effet eu pour tombeur Michel Djotodia, lequel n’a exercé que pendant un an, le temps de constater, comme son prédécesseur resté plus longtemps, que la République Centrafricaine mériterait autre chose que ce que ses filles et fils lui ont proposé depuis son indépendance en 1960.

La Centrafrique, c’est en effet une avalanche de coups d’Etat et de révolutions de palais ; ce sont des interventions successives des armées extérieures, française en particulier, destinées à démettre ou remettre en selle un régime confronté à des contestations internes. Ce qui explique ce dépôt quasi légal dans l’histoire contemporaine de ce pays des noms de code référençant des opérations musclées commandées depuis l’étranger, en 1979 notamment : opération « Caban » pour chasser Bokassa 1er, opération « Barracuda » pour soutenir David Dako.

Un peu de l’histoire ancienne si on peut dire, à laquelle les Centrafricains eux-mêmes ont apporté d’hasardeuses contributions quand on pense qu’à ce jour, soixante-dix pour cent du territoire de ce pays sont contrôlés par des milices tentaculaires. On a écouté Michel Djotodia déclarer à son arrivée « Je suis venu en homme de paix ». Le peuple centrafricain ne demande que cela.

Il le demande principalement à ses dirigeants, anciens ou nouveaux, candidats à la présidentielle ou non, afin que leur rivalité pour le pouvoir n’ajoute pas au long cauchemar dont il ne sait à ce jour comment se défaire.

Les Dépêches de Brazzaville

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