Derniers hommages : les funérailles d’André Lufwa se tiendront devant le batteur de tam-tam

Jeudi 23 Janvier 2020 - 18:56

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Le vœu du sculpteur décédé, le 13 janvier 2020, émis de son vivant est exaucé. Il sera pleuré à l’entrée de la Fikin, l’esplanade d’où l’on peut admirer son œuvre monumentale qui trône sur la place sera aménagée pour ses obsèques.

Des visiteurs de la Fikin posant à côté du batteur de tam-tam

Dans un courrier du mercredi 22 janvier, le ministre du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa Tongba, a autorisé « à titre exceptionnel l’organisation des obsèques » de feu André Lufwa Mawidi « dans l’enceinte de la Fikin ». Ceci, a-t-il dit, « pour honorer le vœu de l’illustre disparu ». Cette autorisation est en réponse à la demande du coordonnateur principal de l’ASBL Artiste en danger, Lango Masima, alias Tsaka Kongo, introduite le lendemain de la mort du sculpteur, le 14 janvier 2020. En accédant à cette requête, le gouvernement trouve là « l’occasion de rendre un hommage mérité à ce digne fils du pays pour ses œuvres ». Le directeur général par intérim de la Fikin a dès lors été enjoint de « prendre les dispositions urgentes à cet effet ».

La seconde étape après l’autorisation accordée par le ministre Jean-Lucien Bussa est la constitution du comité d’organisation des funérailles d’André Lufwa. Le Courrier de Kinshasa tient de Tsaka Kongo que cette tâche incombe désormais au ministre de la Culture et des Arts. En effet, il semble que le gouvernement soit décidé à faire en sorte d’honorer la mémoire du sculpteur dont le nom est, somme toute, liée à l’histoire de la ville de Kinshasa dont le batteur de tam-tam est l’un des grands symboles. Surtout que la Fikin devrait faire peau neuve dans les prochains mois à venir avec la réhabilitation de neuf pavillons. Ce projet pour lequel le gouvernement serait prêt à décaisser 1, 344 millions de dollars américains est inscrit au nombre des travaux de réaménagement de quelques sites de la capitale en vue des jeux de la francophonie de 2021 dont elle sera l’hôte. Dommage tout de même que cet « hommage mérité » dont parle le ministre du Commerce extérieur soit rendu à l’artiste seulement à sa mort.

Par ailleurs, la Société congolaise des droits d’auteur et droits voisins (Socoda) à qui le défunt artiste ne cessait de réclamer ses droits devrait nécessairement trouver le moyen de s’amender. Indexée pour n’avoir pas su faire amende honorable de son vivant, elle a bien intérêt à régulariser les choses avec l’héritier d’André Lufwa même à titre posthume. Si des particuliers pensent à rendre hommage à cette icône de la sculpture dont les réalisations font partie du patrimoine de Kinshasa, pourquoi devrait-elle être en reste pour lui accorder son dû ? L’exemple du sénateur Guy Loando Mboyo qui, par l’entremise de la Fondation Widal, a posé un geste en faveur de la famille du disparu devrait interpeller la Socoda.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Des visiteurs de la Fikin posant à côté du batteur de tam-tam

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