Commerce frontalier : la Tanzanie souhaite éliminer les obstacles non tarifaires de ses échanges avec la RDC

Mardi 28 Janvier 2020 - 16:15

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A travers cette mesure, le pays souhaite ainsi stimuler les flux commerciaux vers la République démocratique du Congo (RDC) via le lac Tanganyika.

Un obstacle non tarifaire aux échanges est une barrière commerciale qui restreint les importations ou les exportations de biens ou de services par des mécanismes autres que la simple imposition des droits de douane. Les barrières commerciales non tarifaires sont citées comme des obstacles majeurs à la circulation des biens et des personnes entre la Tanzanie et la RDC, deux pays frontaliers.

La vice-ministre tanzanienne de l'Industrie, du Commerce et des Investissements, Stella Manyanya, a déclaré récemment que le plan prévoyait une utilisation appropriée des navires marins naviguant sur le lac Tanganyika - fournissant un transport fiable aux citoyens des deux pays. « Le MV Lihemba est le principal navire traversant actuellement le lac Tanganyika mais le plan est d'avoir plus de navires pour simplifier le commerce entre la Tanzanie et la RDC. Cela ira de pair avec la modernisation des ports dans les régions de Rukwa et Katavi. Cette décision vise à donner aux gens plus de possibilités de faire du commerce sans obstacles », a-t-elle déclaré, cité par le journal Daily News.

Outre la construction envisagée de nouveaux navires, la vice-ministre, indique le journal tanzanien, a déclaré que d'autres infrastructures, y compris des réseaux routiers, étaient en cours de réalisation et que les deux gouvernements de la Tanzanie et de la RDC communiquaient sur les meilleurs moyens de garantir l'existence d'un réseau routier fiable et praticable reliant les zones au bord du lac avec d'autres parties de la RDC. « Le principal obstacle est le manque de réseau routier fiable reliant le lac Tanganyika à la province du Tanganyika en RDC, mais cela fait également l'objet de discussions et portera bientôt ses fruits », a-t-elle déclaré.

La Tanzanie, rappelle-t-on, fait du commerce avec la RDC dans divers secteurs, notamment les produits agricoles et industriels. Mais la RDC dépend du port de Dar es Salaam pour l'importation et l'exportation de ses marchandises. L'année dernière, les deux pays ont signé un accord pour la construction conjointe d'un chemin de fer à voie standard reliant les deux pays via le Burundi. Un accord similaire pour que la Tanzania Standard Gauge Railway (SGR) atteigne la RDC via le Rwanda a également été signé l'année précédente. La vice-ministre a aussi déclaré qu'en dehors du projet SGR, la Tanzanie cherchait à ce que les habitants des régions frontalières, notamment Mbeya, Katavi, Rukwa et Kigoma, aient accès à la RDC à un temps et à des coûts réduits.

Par ailleurs, la Tanzania Ports Authority (TPA) a commencé à améliorer les infrastructures-clés du port de Kigoma, notamment la construction d'un nouveau terminal dans la région de Kibirizi et d'autres terminaux de cluster à Lagosa, Sibwesa dans le district d'Uvinza et Kagunga dans le district rural de Kigoma. La plupart des ports de Kigoma, Rukwa et Katavi desservent les populations de l'est de la RD Congo, du Burundi et de la Zambie.

Le lac Tanganyika est le deuxième lac le plus profond au monde, avec 1 470 m, après le lac Baïkal. Il est partagé entre quatre pays, la Tanzanie détenant une part majoritaire de 45%. La RD Congo en possède 41%, le Burundi en possède 8% et la Zambie 6%. La RD Congo est le plus grand utilisateur des ports du lac Tanganyika car la partie est du pays dépend, en grande partie, des approvisionnements de la Tanzanie. Bordant le Burundi, la RDC, la Tanzanie et la Zambie, le lac Tanganyika est une source de vie pour dix millions de personnes. 

 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Un trafic sur le lac Tanganyika

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