Lire ou relire « Les vents de l’épreuve » de Kama Kamanda

Jeudi 20 Février 2020 - 21:18

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Paru aux éditions L’Harmattan, ce recueil de poèmes préfacé par Sala Stétié renferme soixante-cinq titres écrits en vers libres.

La poésie de Kama Kamanda, riche en images, est caractérisée par un dualisme existentiel qui débouche sur une dégradation de la vie. Dans cette situation bipolaire, le déséquilibre nait lorsque l’on se retrouve dans un pôle impropre.

Ainsi, appelé, désormais, à se réaliser dans ce monde incommode et inadapté, la vie devient un véritable calvaire et supplice. « Je pense à l’étoile tombée dans la mer, luisante et mystérieuse s’ébrouant dans les vagues et s’agitant (…) Sa vie a changé ! L’exil, semblable à un mauvais cauchemar, parachevait sa solitude », lit-on à la page 39. Aussi, certains verbes et adjectifs comme « agiter, palper, esclaffer, fissuré, tari, brûlé » peuvent être considérés à bon droit comme des balises qui expriment l’idée de cruauté, de misère et de violence permanente.

Les thèmes de l’amour et de la solitude dominent cet œuvre poétique. Cet amour est sans éclat le jour et plus vivant « quand la nuit approche » p. 15. Devant cette monotonie, la fin est prévisible ; mais une fin aux souvenirs qui hantent la mémoire : « de rupture en rupture, la certitude s’éloigne. Je tombe dans la solitude. » p. 26.

Ecris dans un langage simple, le style du poète est quelque peu sibyllin, le référent par moment est imprécis. Dans ce dédale fait de vers de deux à huit mots, pourtant courts, le poète chante l’errance de l’homme égaré dans le néant de la mémoire, au cœur de l’histoire et de l’intemporel.

Kama Kamanda est né le 11 novembre 1952 à Luebo, en République Démocratique du Congo. Auteur prolifique, il est à la fois poète, romancier, dramaturge, conteur, essayiste et philosophe. Il est aussi récipiendaire des prix Louis-Labé, Grand prix littéraire d’Afrique noire, prix Théophile-Gautier. Son recueil de poèmes Quand dans l’âme les mers s’agitent édité par L’Harmattan, bénéficie de la préface de Jean-Baptiste Tati Loutard.

Aubin Banzouzi

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