Mairie de Brazzaville : des conseillers exigent le départ de Christian Roger Okemba

Mercredi 26 Février 2020 - 16:06

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Dans une déclaration rendue publique le 26 février à Brazzaville, les élus locaux, signataires d’une pétition qui circule actuellement dans la capitale, ont, entre autres, exprimé leur désaveu au maire de la ville, Christian Roger Okemba.

Réunis dans un hôtel de la place, ces conseillers municipaux qui se disent majoritaires ont retiré leur confiance au président du conseil municipal et départemental de Brazzaville. « Nous prions le gouvernement de tirer les conclusions appropriées sur cette situation et demandons le contrôle de la gestion des finances de la collectivité locale de Brazzaville pour les exercices 2018 et 2019 par les structures habilitées de l’Etat », ont-ils mentionné dans la déclaration lue par Gisèle Bondi, élue locale de Bacongo.

En effet, les 67 signataires de la pétition dénoncent la gestion opaque des finances par l’ordonnateur principal qui est le maire. Selon eux, le conseil départemental et municipal avait décidé que les fonds provenant de deux niches sûres, notamment les centimes additionnels sur la TVA et la taxe sur les pylônes de téléphonie mobile soient exclusivement consacrés à financer les projets retenus. « Or, le point d’exécution à mi- exercice du budget du conseil exercice 2019 confirme que les élus locaux avaient vu juste, car il y a eu un recouvrement de 6 131 434 945 FCFA uniquement pour les centimes additionnels de la TVA… », ont-ils fustigé, chiffres à l’appui dans leur déclaration, précisant que la bonne gestion des finances de la collectivité locale de Brazzaville est la condition sine qua non d’une action fructueuse du conseil au profit de la population.

Pour eux, le maire Christian Roger Okemba a trahi la confiance des élus locaux concernant la bonne gouvernance de la collectivité locale, d’autant plus qu’il ne se préoccuperait pas résolument de la satisfaction des attentes de la population. « Même les autres membres du bureau exécutif du conseil ont déjà ouvertement et collectivement dénoncé et désapprouvé sa gestion financière solitaire et non orthodoxe, tout en soulignant qu’il convient d’y mettre un terme pour sauvegarder les intérêts de la collectivité locale », poursuit la déclaration, soulignant la nécessité de sauver la deuxième moitié de la mandature qui s’achèvera en 2022 avec un autre président « capable d’assurer une gestion efficiente des affaires locales. »

Conseiller élu sous le label indépendant à Bacongo, Alain Batela a indiqué que le maire de Brazzaville n’a jamais rendu compte au conseil en dépit des budgets adoptés chaque année. « Quand nous regardons la ville de Brazzaville, elle est très sale. Le maire a mis en place l’initiative Brazza 100 jours qu’il n’arrive pas à faire le bilan alors que nous circulons dans Brazzaville. Boucher les nids de poule avec du ciment est une bonne idée mais, le travail est mal fait parce que c’est une société du maire. La mairie de Brazzaville a beaucoup d’argent », a-t-il conclu, dénonçant l’achat des consciences.

Même son de cloche du côté de l'élu local du PCT Moungali, Jacorcel Obabaka,  qui pense que les réalisations du plan quinquennal 2017-2022 du conseil départemental sont estimées à moins de 40% d’où la nécessité de convoquer une session extraordinaire avant la session budgétaire. « Les projets réalisés ne font pas partie du plan quinquennal de la ville de Brazzaville. Il y a une gestion opaque avec des transactions frauduleuses parce que l’argent ne peut pas être versé dans un compte privé sans passer par des appels d’offre », a-t-il souligné.   

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les élus locaux de Brazzaville ; Gisèle Bondi entourée d’autres conseillers lisant la déclaration/Adiac

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