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Municipalité

Lundi 18 Mai 2020 - 9:56

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Dans moins d'une semaine, la capitale du Congo connaîtra la personne qui s'installera à son hôtel de ville pour exercer les prestigieuses fonctions de maire. Poste convoité si on ose dire. Il est clair qu'en considération de son poids dans l'Assemblée locale et de l'appui de ses alliés, le Parti congolais du travail-PCT- portera son préféré à la tête de Brazzaville. Comme si elle voulait prévenir toute mauvaise surprise, la principale formation politique de la majorité a pris les devants la semaine dernière en annonçant que c'est bien dans ses rangs que sortira le postulant au poste.

Quelque chose était sans doute resté en travers de la gorge du PCT quand on pense aux péripéties qui avaient abouti à l'élection, il y a trois ans, de l'ancien maire de Brazzaville, depuis, écroué à la maison d'arrêt pour une affaire de détournement présumé de deniers publics. On ne saurait vraiment avancer que ce dernier avait été présenté et soutenu par le PCT. Enfin, c’est du passé ! Néanmoins, le poste de maire de Brazzaville a ceci d'exigeant que l'on se trouve dans la ville qui a abrite les principales institutions de la République et concentre près du tiers de la population du pays. On disait d'elle qu'elle devait donner le rythme et imprimer la cadence de la marche du Congo vers son épanouissement.

Brazzaville est à l’évidence la vitrine du Congo et doit le demeurer. Il est donc permis au parti majoritaire dans l'Assemblée des élus locaux de prendre ce qui lui revient. C'est une règle élémentaire du principe de représentation dans un régime pluraliste. En même temps, une telle semence ne donnerait de bons fruits que si le futur maire de Brazzaville prend à bras le corps les nombreux problèmes, les immenses défis connus de tous mais dont on peine à comprendre pourquoi ils s'accumulent au fil des mandats.

C'est vrai qu'un chantier comme Brazzaville exige de l'argent et même beaucoup d'argent. Cependant, le pari de réussir ne consiste pas à dédier le peu de moyens qui lui sont octroyés aux acrobaties de la malversation. Ces mois derniers, les conseillers de Brazzaville et des localités de l'intérieur ont montré qu'ils ne sont pas des faire-valoir. Par leur action concertée, démocratique et sans brutalité, ils ont conduit la tutelle à prendre des décisions inédites sur le fonctionnement des mairies et des conseils départementaux.
 
Tour à tour, la Cuvette, les Plateaux, le Niari et Brazzaville se sont défaits de leurs élus hauts placés qui se la gavaient à leur seul profit. Les nouvelles venant de la Likouala semblent aussi les mêmes. Pour dire que dans le moment présent où la vigilance des administrés est de mise, que l’on soit porté par son parti ou pas, le terrain reste la mesure de toute action pour celui qui bénéficie d'un mandat public.

Les Dépêches de Brazzaville

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