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Prions pour que l’Oncle Sam …

Samedi 6 Juin 2020 - 16:02

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Disons-le, ou plutôt écrivons-le sans l’ombre d’un doute: tout le monde, y compris ses plus farouches adversaires, a besoin d’une Amérique forte, stable, ouverte, libérale, résolument engagée pour la protection de la paix sur les cinq continents. Dans le temps difficile que nous vivons où les grandes puissances se défient ouvertement, où des pandémies menacent la vie de centaines de millions d’êtres humains, où les rapports de force se modifient sur la scène stratégique mondiale, où la suractivité industrielle menace la nature qui nous entoure rien, en effet, ne pourrait être pire que de voir l’Oncle Sam sombrer dans une crise intérieure dont les conséquences planétaires seraient à coup sûr dramatiques.

Sans remonter jusqu’à la guerre menée contre l’Empire Britannique, qui débuta en 1812 et dont le fameux titre « Oncle Sam » demeure aujourd’hui encore, pour les Américains, l’un des symboles les plus populaires, les Etats-Unis ont toujours joué au final la carte du respect de l’autre. Certes ils se sont déchirés à plusieurs reprises comme ce fut le cas lors de la guerre de sécession qui opposa les Sudistes et les Nordistes sur la question de l’abolition de l’esclavage, mais ils ont joué par deux fois un rôle essentiel dans la préservation de la paix à l’échelle mondiale et dans la mise en place de l’Organisation des Nations unies qui garantit celle-ci depuis soixante-quinze ans. D’où la crainte qui grandit aujourd’hui dans toutes les capitales du globe de voir cette grande nation s’enfermer dans une logique de la puissance et du repli sur soi dont rien de bon ne sortirait pour la communauté internationale.

Pour dire les choses de façon encore plus directe, la posture pour le moins agressive, sur le plan intérieur comme sur le plan extérieur, adoptée par son président actuel, Donald Trump, fait planer une menace globale qui s’avère très inquiétante. Outre le fait qu’elle provoque des troubles intérieurs graves dont l’assassinat de George Floyd par un policier à Minneapolis et la multiplication des manifestations de masse sur toute l’étendue des Etats-Unis donnent une idée précise, elle génère dans le même moment de fortes tensions en différents points du globe, en Asie du sud notamment, dont le pire risque de sortir à plus ou moins brève échéance. Ceci alors même que cette grande nation avait su  s’imposer tout au long du siècle précédent comme le pilier incontournable de la paix mondiale.

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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