Souvenir : Tati Loutard et Sylvain Bemba nous quittaient en juillet

Jeudi 2 Juillet 2020 - 20:21

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Jean-Baptiste Tati Loutard s’en est allé le 4 juillet 2009 et Sylvain Ntari Bemba le 8 juillet 1995. Il y a beaucoup à retenir de ces deux grandes figures culturelles du Congo Brazzaville.

Jean-Baptiste Tati Loutard, natif de Ngoyo le 15 décembre 1938, fut écrivain et homme politique. Il a su concilier ces deux statuts, sans équivoque. Attiré très tôt par les humanités auprès de ses maîtres marianistes du lycée Chaminade, Jean-Baptiste Tati Loutard s’est spécialisé plus tard en lettres. Il devint, en effet, le premier doyen de la faculté des lettres de l’université Marien-Ngouabi. Sa formation et sa carrière d’enseignant de lettres l’ont disposé à avoir une plume limpide et alerte, d’une suavité rarissime. Il a laissé une œuvre littéraire abondante dont nous retenons, indistinctement, quelques titres, « L’Envers du Soleil », « Les Normes du Temps », « Anthologie de la littérature congolaise », « Les Feux de la planète », « Nouvelles chroniques congolaises », « Le Récit de la mort ». Ses œuvres inspirées des réalités de sa terre natale sont d’une poétique majeure, perceptible chez des grands poètes de la trompe de Gabriel Mwènè Okoundji. Ce n’est donc pas surprenant qu’il ait bénéficié d’une reconnaissance internationale comme Membre de l'Académie mondiale de poésie, Médaille de vermeil du rayonnement de la langue française par l’Académie française grand prix littéraire d'Afrique noire, Médaille d'officier des Arts et Lettres de la République française, etc. Au plan politique, il fut cet humaniste modéré et pondéré qui a servi son pays, et au-delà, avec tous les gouvernements de 1975 jusqu’à sa mort, occupant régulièrement des fonctions ministérielles.

Sylvain Ntari Bemba est né le 17 février 1934 à Sibiti. Chroniqueur et musicien, il est plus connu comme écrivain. « Un véritable érudit à la connaissance encyclopédique qui savait donner un avis pertinent et objectif sur n’importe quel sujet », témoigne l’écrivain Ferdinand Kibindza. Il fut rédacteur en chef à l’Agence congolaise de l’information et ministre de l’Information. Compté parmi les précurseurs de la littérature congolaise, Sylvain Bemba a publié entre 1979 et 1995 une dizaine d’ouvrages parmi lesquels des romans, des pièces et des essais. L’ensemble de son œuvre lui a valu le Grand prix littéraire d’Afrique noire à titre posthume. Il s’agit entre autres des livres comme « Cinquante ans de musique du Congo-Zaïre, 1920 – 1970 ». « Rêves portatifs », « Le soleil est parti à M'Pemba », « L'enfer, c'est Orféo », « Tarentelle noire et diable blanc », « Un Foutu monde pour un blanchisseur trop honnête », « Noces posthumes de Santigone ». Tous ses livres décrivent, dans un langage châtié et teinté d’humour, des fresques sociales relatives au microcosme congolais et africain.

Depuis leur disparition, les œuvres de ces deux écrivains congolais font l’objet de diverses études. En ce mois de juillet où leur vie mise au service de la culture et de la société est commémorée, le Forum des gens de lettres, une association des écrivains, éditeurs et lecteurs congolais, organisent des activités pour rendre un vibrant hommage à ces deux personnages qui furent aussi des mécènes dans le domaine culturel au Congo.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

1-Jean-Baptiste Tati Loutard 2-Sylvain Ntari Bemba

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