Chronique : la percée verte

Jeudi 2 Juillet 2020 - 21:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour la première fois de leur histoire, le parti des écologistes se sont emparés de plusieurs grandes villes à l’issue du second tour des élections municipales en France. Malgré une élection interrompue pendant trois mois par une crise sanitaire sans précédent, Europe écologie-Les Verts (EELV) s’impose un peu plus dans le paysage politique français.

C’est une vague verte qui a déferlé sur l’hexagone lors du second tour des élections municipales en ce mois de juin et qui préfigure certainement de la nouvelle orientation politique que vont adopter les citoyens de la planète dans les années à venir, pour lutter contre le changement climatique. Avec cette arrivée des écologistes aux responsabilités, c’est à une recomposition importante de la vie politique française que nous allons assister.

Pour preuve, le président français Emmanuel Macron, qui ne pouvait bien entendu pas ignorer cette orientation prise par ses concitoyens, a donné sa feuille de route pour la lutte contre le dérèglement climatique, en plaçant dorénavant l’écologie au cœur du modèle économique. A la suite des résultats des élections municipales, Emmanuel Macron s’est exprimé devant les membres de la convention citoyenne pour le climat qui avait été mise en place après les mouvements sociaux des gilets jaunes de l’an dernier et qui avait pour mandat de définir des mesures permettant de baisser d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Sur les cent quarante neuf propositions faites par cette convention à l’issue de ses travaux, le chef de l’Etat français en a retenu cent quarante-six, soit la quasi-totalité, à l’exception de trois. Parmi les propositions retenues, on peut citer par exemple le conditionnement des aides publiques aux entreprises à leur effort pour réduire leur bilan carbone ; l’atteinte d'un taux de 50% d’exploitations agricoles en agroécologie en 2040 ; l’obligation d’affichage d’un score carbone pour tous les produits de consommation et les services ; un moratoire sur les nouvelles zones commerciales en périphérie des villes ; la suppression des vols aériens intérieurs quand le même trajet en TGV dure moins de 2h30 ; une écocontribution kilométrique renforcée sur les billets d’avion.

En somme, la percée verte aux élections municipales en France représente pour les défenseurs de l’environnement à la fois une bonne nouvelle à saluer et un formidable défi à relever. Avec cette arrivée des verts aux manettes dans des grandes villes, le combat écologique qui consiste notamment à lutter contre la pollution des transports dans les centres urbains, à transformer des déchets en énergie ou à améliorer et purifier la qualité de l’eau et de l’air, va certainement devenir une réalité plus tangible pour les populations. Pour ceux qui en doutaient encore, il est à présent temps de réaliser que l’écologie est désormais la clef des enjeux politiques et économiques de nos sociétés.

Boris Kharl Ebaka

Notification: 

Non