E-conférence : Huppert Malanda « L’écrivain est comme un coq qui annonce le lever du jour »

Lundi 13 Juillet 2020 - 15:45

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Initiée par les Editions+ en visio-conférence le 11 juillet dernier, la table-ronde autour du thème « Le rôle de l'écrivain dans la société post covid-19 » a permis aux panélistes d’apporter leur regard sur cette question en martelant sur la puissance des idées pour le changement de l’humanité.

L’année 2020 restera dans les annales comme l’une des plus infernales à cause de la pandémie de coronavirus qui a mis l’humanité dans le chaos. Dès le début de la propagation à grande échelle du virus dans plusieurs pays, la société s’interrogeait déjà sur ce que sera le monde après la pandémie.

Cette réflexion a été au cœur des échanges entre les écrivains de différents pays pour apporter des réponses. Le panel se composait de : Nicole Bouquet-Mikolo; Gaëtan Ngoua et Huppert Malanda du Congo Brazzaville; Jérôme Ouoba et Adamou L. Kantagba du Burkina Faso; Houssam Hassani (France-Comores); Samba Saphir (France-Cameroun) et Fidèle Mabanza (France- République démocratique du Congo).  

Au cours de la conférence, les intervenants ont soutenu que la pandémie de Covid-19 a un impact redoutable sur l’économie africaine, plongeant le continent dans une forte récession, jamais connue. Mais pas seulement. Elle a aussi un impact sociétal et civilisationnel significatif sur les populations. Pour autant, l’écrivaine et journaliste d’origine camerounaise, Nicole Bouquet-Mikolo, estime que le monde ne changera pas à cause de la pandémie. « Il sera peut-être un peu difficile, mais il ne changera pas. Ainsi, le rôle de l’écrivain est de poursuivre son œuvre, à savoir : dénoncer, emmener à la réflexion, conserver l’histoire, divertir, éduquer et faire toujours voyager le lecteur », a-t-elle ajouté.  

Révélée comme un laboratoire d’idées de rupture et un reflet de tous les possibles, la crise de Covid-19 aura, en effet, permis au débat intellectuel africain de prendre davantage un nouvel essor. Gaëtan Ngoua a déclaré que l’écrivain africain ne peut rester silencieux, alors qu’il vit dans une société fortement impactée par cette pandémie. « L’Afrique a aussi quelque chose à apprendre aux autres continents car le pire qu’on prédisait ne s’est pas réalisé. Notre culture est riche et il est temps de la vulgariser et de s’en approprier à bon escient », en pense Nicole Bouquet-Mikolo.

De son côté, Huppert Malanda a souligné que la culture est au seuil de tout et les hommes doivent profiter de cela pour penser à d’autres formes de développement. Et d’ajouter, « l’écrivain est comme un coq qui annonce le lever du jour. Ce qui arrive avait été prédit par certains écrivains mais comme toujours notre voix n’est pas assez prise en compte. Nous devrions nous affirmer car la puissance des idées peut entraîner un changement ».

Lors de son intervention, Jérôme Ouoba a, par contre, déploré le manque de solidarité et de fraternité entre Africains face à cette pandémie. « Prenons-en conscience et tirons des leçons pour l’avenir. Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons relever les plus grands défis et c’est cet éveil que nous voulons voir au milieu de nous. Raison pour laquelle, nous écrivons et continuerons d’écrire pour changer les mentalités », précise-t-il.

Une pensée que partage Fidèle Mabanza. Il a, par ailleurs, invité l’écrivain à combattre le fanatisme et à s’indigner sur de nombreux faits en lien avec la situation de coronavirus en Afrique. « Notre plume ne doit pas toujours bercer le lecteur. Elle doit l’emmener à la réflexion et remettre en question tous les systèmes qui ne facilitent pas la vie des populations. Et il ne s’agit pas là de simples théories, mais plutôt du concret », a-t-il poursuivi.

Notons que de nombreux internautes ont salué l’initiative qui a duré environ 1h 45 mn.

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

Une capture des panélistes lors des échanges/Adiac

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