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Et le port conforme du masque !

Samedi 25 Juillet 2020 - 14:00

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Que l’on veuille ou non, le masque tend à intégrer socialement nos mœurs.  Mais le vrai problème demeure le port conforme de celui-ci. Le constat est qu’à l’allure où vont les choses, si des mesures de vigilance plus coercitives ne sont pas prises, le masque contre la pandémie  du coronavirus serait plus mal porté que bien porté. Et ce serait une porte grandement ouverte à d’autres cas de contamination. Or, cela n’est souhaité par personne.

Chaque jour qui passe, les spécialistes des statistiques nous avancent comme pourcentages 55 à 67% ou 65 à 70% de personnes qui porteraient très mal leurs bavettes. Les masques, au lieu de cacher le nez et la bouche, cachent plutôt la bouche exclusivement. Le masque, dans les rues et autres places publiques ouvertes ou fermées, ne cache que la lèvre inférieure de la bouche. Pire encore, il peut être à la main ou au cou. Et certaines gens l’ont transformé en « étui à téléphone ». Ces personnes-là, sans gêne aucune, emballent leurs téléphones dans leurs bavettes et ne les remettent rapidement  à la face que lorsqu’elles voient s’approcher un véhicule de la force de l’ordre.

Ce comportement qui tend à se généraliser inquiète plus d’un observateur averti, car les masques au lieu d’être des compagnons protecteurs des citoyens que nous sommes, par notre mauvaise manière de faire, sont transformés en compagnons « non protecteurs », c’est-à-dire mal portés. « Ah, j’ai le masque avec moi peu importe la façon que je le porte », disait un chauffeur d’un bus à un client qui lui avait fait le reproche d’avoir mal mis son masque.

Dans le même ordre d’idées, un autre phénomène est en train de voir le jour avec la problématique du masque. Etant donné que le masque intègre petit à petit notre vestimentaire, l’homme veut à tout prix créer une sorte d’« harmonie vestimentaire », même si le masque est mal porté. Les gens ont pris l’habitude de se faire confectionner des masques à partir des restes de leurs tissus qui leur ont servi soit pour la couture de la chemise, soit pour la robe ou autres. Mais la grande question est : « Est-ce que la confection de ces masques qui se marient harmonieusement aux autres habits obéirait aux règles de l’art ? » Réponse : non, car ces masques en phase avec des chemises, pagnes et robes sont des véritables jouets d’enfants. Pour ces « mal porteurs », disons-le clairement, ce qui compte, c’est cette harmonie vestimentaire. Le reste, pas question. C’est aussi là la question du « mal faire » et du « mal port » du masque.

 Pour certaines gens encore, ces masques mal portés sont des vrais « mouchoirs ». Non seulement ils sont portés au cou ou à la bouche, mais aussi  utilisés comme des « essuie-sueurs », des « essuie-saleté» et après on les reporte  mal.

Comme on le voit, la question du port conforme du masque est fondamentale. Mais le commun de mortel a tendance à la mettre au second plan dans cette bataille. Il y a une nette confusion entre le fait d’« avoir un masque avec soi » et l’« usage conforme du masque ». Alors c’est cette confusion, si elle n’est pas très vite corrigée, risquerait de causer un grand préjudice à la population. Et pourtant, le port correct du masque est l’un des principes cardinaux parmi des mesures à observer pour lutter contre la pandémie actuelle. Et si rien n’est fait, le masque risque d’être notre compagnon vestimentaire sans effet réel. Evitons tous ce discours peu responsable tel que « J’ai mon masque, peu importe la manière dont je le porte »

 

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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