Département du Niari : Les ex-combattants soutiennent l'idée du changement de la constitution

Samedi 26 Avril 2014 - 15:43

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Ces ex-combattants, des jeunes pour la plupart, et originaires du département du Niari sont aujourd'hui regroupés au sein d’une mutuelle dénommée « Dynamique pour la paix ». Ils ont organisé un meeting en salle, le 26 avril à Dolisie, en présence de leur président d’honneur, le ministre Pierre Mabiala en charge des Affaires foncières et du domaine public. Solennellement, ils ont affiché clairement leur volonté de voir le président de la République  changer la Constitution actuelle

À l’instar de leurs ainés et pères qui avaient, le 22 mars émis ce vœu, ces jeunes ex-combattants issus des districts du Niari et des communes de Dolisie et Mossendjo, ont à leur tour réitéré la nécessité de changer la Constitution du 20 janvier 2002 qui, selon eux, comporte deux verrous portant sur la délimitation du mandat présidentiel et sur l’âge du candidat à la magistrature.

« La Constitution du 20 janvier 2002 qui a permis au Congo de garantir la stabilité de ses institutions, d’acquérir la paix et la sécurité, est aujourd’hui confrontée à une question d’intangibilité et d’immuabilité dans certaines de ses dispositions porteuses de nombreux vices susceptibles d’entamer les vertus de notre jeune démocratie », indique-t-on dans la déclaration de la Dynamique pour la paix.

Ainsi, se fondant sur ces raisons, et devant le besoin républicain de continuité et en harmonie avec l’engagement de changer la constitution pris par les filles et fils du Département du Niari, la Dynamique pour la paix a vivement exprimé sa volonté de soutenir fermement l’option populaire de changer la Constitution. « Nous demandons au président de la République de tout mettre en œuvre pour diligenter la procédure de changement de la constitution par référendum », ajoute la même déclaration.

Pour cette catégorie des jeunes, l’intérêt de la déclaration faite est de rappeler au peuple congolais que, hier, les ex-combattants du Niari étaient des belligérants. Sur différents fronts des guerres, de 1997 et 1998, ils ont laissé des empreintes indélébiles. D’où leur refus de subir à nouveau ce calvaire. « Nous voulons que cette dynamique de reconstruction du pays se poursuive par leurs initiateurs, question de consolider et pérenniser les acquis d’aujourd’hui », a précisé le président de la Dynamique pour la paix de la commune de Mossendjo, Éric Valtazar Ngouloubi.

Prenant en effet acte de l’engagement exprimé par ces jeunes, Pierre Mabiala a promis transmettre fidèlement cette déclaration au président de la République à qui ils avaient, en tant que cadres et sages du Niari, formulé le même désir. 

Une question cruciale  

Depuis quelque temps, le débat sur une éventuelle modification de la Constitution du 20 janvier 2002 reste une préoccupation majeure au sein de la classe politique. Une question qui divise désormais les acteurs. Si ceux de la majorité sont favorables au changement de la Constitution, l’opposition voit dans cette question une violation flagrante des principes démocratiques. 

Face à l’enjeu de l’heure, le président à qui ce changement est réclamé s’est dit être à l’écoute de tous sans pour autant se prononcer.

 « J’écoute tout ce que vous dites, bon ou mauvais. Un jour viendra où je vais décider. Une seule hirondelle ne fait pas le printemps. Vous avez parlé, le président a entendu. Je tiens à vous remercier de votre franchise et courage parce que ce problème est crucial et capital pour l’avenir de notre pays », déclarait Denis sassou N'Guesso le 22 mars à Dolisie devant quelques cadres et sages du Niari.

Guy-Gervais Kitina