Musique urbaine : Alexandra s’apprête à régner en maitre avec son premier single !

Vendredi 18 Septembre 2020 - 13:26

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Alex Reign’s sort son premier single. Un flow limpide, un refrain « catchy », une artiste à l’étrange personnalité très contrastée, voilà donc du son et du lourd à mettre dans vos écouteurs !

Elle s’appelle Alexandra Saboukoulou mais inutile de retenir son nom. Retenez plutôt son pseudonyme d’artiste : Alex’s Reign. Ou, si vous préférez : « Le règne d’Alex » car il se pourrait que cette New Comer vous impose instantanément son flow de sorte à régner en maitresse dans l’univers  féminin du rap congolais. « Le taf est lourd vas y ferme ta g….e ». Le ton est donné dès les premières mesures d’intro à son premier single. Ames sensibles s’abstenir et, si vous vous préférez la poésie au genre « explicit lyrics », sans doute vaut-il mieux passer votre chemin.  En octobre 2019 et janvier 2020, Alex’s Reign avait déjà donné un aperçu de son talent en kickant, comme on dit dans le jargon musical, deux free-styles baptisés scorpion#1 et scorpion#2 en référence à son signe astral.  Avec son premier single «  Reign’s Jobs », la jeune Alexandra s’invite dans la cour des grands de son école où se croisent street rap, old et new school mélangés.   

Oui Alex, le taf est lourd et on va la fermer tant la prod’ du beatmaker Smith Wiz est super bien balancée et mixée. Un travail d’orfèvre en quelque sorte, réalisé sous la trempe du  directeur artistique Jesse P. Kaidano.  Si le titre « Reign’s Jobs » laisserait à penser que l’argent est une religion à part entière au Congo Brazzaville pour la rappeuse, il est surprenant d’apprendre en off dans les coulisses de cette jeune artiste de 25 ans qu’elle est encore étudiante avec un BAC + 5 au compteur. C’est là tout le charme et le contraste d’une jeune fille qui aime à s’adonner à la lecture de romans ou aux ballades dans la nature. « J’aime aussi les jeux vidéos, les courses de moto ou d’automobiles et écouter bien sûr de la musique Hip-Hop », poursuit Alex comme pour s’excuser et rendre à sa personnalité le côté urbain qu’elle affectionne.

Douce et cultivée d’un côté, provocatrice de l’autre, bling-bling et sexy mais sans tomber dans la vulgarité, elle réussit l’exploit d’un numéro d’équilibriste pour jouer avec les stéréotypes sans tomber maladroitement dans la caricature : «  J’ai, c’est vrai, une personnalité à multiples facettes, d’ailleurs mes amis me surnomment Ramnda ½, l’héroïne d’un dessin animé tiré du manga de Rumiko Takahashi qui, dans la série, n’arrête pas de se transformer de façon totalement improbable. Ce surnom me va bien et tant mieux car c’est aussi un travail d’artiste que de savoir jouer un rôle. Comme je suis l’auteure de mes chansons, j’ai cet avantage qui me permet de savoir jusqu’où je veux aller dans le rôle que je me donne. Je sais qu’il est facile, pour une femme, de se faire vite remarquer dans la musique et encore plus lorsqu’il s’agit de rap car nous sommes peu nombreuses à rapper, alors il faut faire attention de ne pas s’y perdre. Il faut les bonnes rencontres, être bien accompagnée, travailler et rester patiente, mon heure viendra car j’ai du talent », dit-elle d’une voix posée et sûre d’elle-même.

Alex’s Reign risque fort  de ne pas avoir à patienter longtemps, pour peu qu’elle sache déjouer les pièges des clichés éculés avec lesquels elle flirte volontiers, tant elle semble taillée sur mesure pour  se frayer un chemin dans le rap du Congo Brazzaville !

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

1-Alex Reign’s 2-La pochette de l'album

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