Courage !

Malgré quelques contrariétés, le cinéma congolais et ses acteurs font honneur. Si le secteur peine à trouver un vrai relai au niveau local, en dépit des cris du cœur des cinéastes sur une attention plus soutenue à leurs démarches, les œuvres qui prennent de plus en plus de place dans le sciage du 7e art africain servent davantage d’écho et de fierté. Au-delà des frontières, le cinéma made in Congo conquit des fans et se trace peu à peu un nouveau chemin grâce à la lucidité d’une nouvelle génération de réalisateurs et d’acteurs.

Pour s’en convaincre et afin de jauger cette lueur de frénésie qui refuse de se vêtir d’apparence et d’a priori, observons la détermination chez les jeunes, une valeur qui manquait hier et qui embrase désormais acteurs et décideurs culturels poussés par le même objectif. C’est en effet un écosystème qui tente de redorer son blason. Les festivals organisés dans le strict minimum de mécénat, à défaut d’un réel soutien, portent déjà leur fruit, comme c’est le cas de l’espace qu’offrent les « Ecrans noirs » au cinéma congolais à sa 24e édition qui se tient en fin de ce mois au Cameroun.

Alors que les acteurs s’arment de confiance et d’audace, le secteur attend bien plus que les promesses. Les conditions de production demeurent encore exécrables, le circuit de diffusion de films n’étant pas clairement disponible, malgré l’existence de salles de cinéma, exception faite à la salle de projection de l’Institut français du Congo, à celle de la préfecture de Brazzaville et à celle dénommée Canal plus média, don du groupe Bolloré, érigé sur le site de l’ex-Luna Park.