Coopérative piscicole de Bondo : un exemple d’activités économiques intégrées

Une délégation du Padef/Proder a effectué le 3 mai à Kinkala (Pool), une mission de suivi sur les activités avicoles et piscicoles initiées dans cette localité. Elle s’est arrêtée dans la coopérative piscicole de Bondo, située dans le quartier Makoumbou.

Le site de 7 hectares est constitué de 10 étangs dont 9 de 45,58 ares au total sont destinés à la production, et le tout dernier (1,65 ha) sert à garder les alevins après les opérations de vidange. Les étangs sont approvisionnés à partir de la rivière Ngamapasa à travers un canal de 526 mètres de long. Y travaille un groupement composé de 72 personnes dont la majorité sont des femmes.

Sur ce site, la délégation a pris connaissance de l’évolution de ce projet où l’élevage est intégré à la pisciculture et au maraichage. Ainsi, les pondeuses dans leurs poulaillers sur pilotis défèquent dans les étangs et leurs déjections apportent un aliment naturel aux poissons. Et cette eau fertilisée est utilisée dans l’arrosage des légumes pour le maraichage. Lors des vidanges des étangs, la boue recueillie sert aussi pour la réalisation des planches. Cette expérience a été tentée au Congo dans les années 80 à la station piscicole de Djoumouna mais avec de petites structures.

« Nous avons là un exemple d’activités économiques intégrées. Nous avons l’élevage des pondeuses, la pisciculture et le maraichage et rien ne se perd. Tous ces déchets sont recyclés à différents niveaux, que ça soit au maraichage avec la boue, des déchets des étangs et l’eau aussi qui sert à l’arrosage, une eau en grain », a expliqué le facilitateur Proder 3 Pool, Antoine Miyouna. Insistant sur la nécessité de multiplier une telle expérience, Antoine Miyouna a souligné l’importance de la capitaliser dans le cadre de la recherche au Congo. Cette initiative, qui a fait ses preuves au Bénin, vient réduire le coût de l’aliment. En effet, il suffit seulement de nourrir la volaille en aliment de bétail, à elle de faire le reste du travail.

Au niveau de la pisciculture, se pose le problème de nourriture ; alors les excréments des pondeuses viennent palier cette situation grâce aux éléments nutritifs nécessaires au développement du poisson. « Cette infrastructure abrite un grand cheptel. Cette expérience est beaucoup admirée. L’eau se fertilise et devient de plus en plus riche. Elle renferme des éléments nécessaires au développement du poisson », a déclaré le point focal pisciculture, à la direction départementale de la pêche et de l’aquaculture du Pool, Jean Pierre M’Loussilaho.

Notons que ce projet fait partie des activités d’appui à la réinsertion des personnes vulnérables dans le département du Pool entre le Proder et le Pnud, lors de la réhabilitation du site en 2010. S’appuyant sur l’expérience du Pnud dans le cadre de l’appui communautaire, le Proder a jugé judicieux de les laisser continuer cette action. Ainsi, un mémorandum a été signé.

Le Proder a mis à la disposition du Pnud des financements pour que cette réinsertion des personnes vulnérables soit poursuivie. Outre Kinkala, les localités de Louigui, Mayama, Kindamba et Mindouli sont aussi concernées.

Rappelons que les activités du Proder 3, comme celles du Proder Sud sont désormais coordonnées par le Programme d’appui au développement des filières agricoles (Padef). Car ce programme s’aligne sur le programme d’option stratégique 2010–2014 entre le Fonds international de développement agricole (Fida) et le Congo. La démarche consiste à ce titre à capitaliser les expériences positives des projets Fida et ceux des autres partenaires, à consolider les actions tout en les étendant à plus grande échelle. Il s’agit désormais d’une gouvernance unique de tous les projets financés par le Fida au Congo.