Impôt sur le bénéfice et profit : les contribuables toujours réticents malgré l’ultimatum de la DGI

Samedi 27 Juillet 2013 - 15:25

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Les vendeurs du Grand marché de Kinshasa affirment n’être pas en mesure de supporter cette nouvelle imposition de 50.000 FC en plus de la patente habituelle qu’ils paient. 

L’ultimatum lancé par la Direction générale des impôts (DGI) à tous les assujettis à l’impôt sur le bénéfice et profit (IBP) court jusqu’au 31 juillet. C’est ce que vient de révéler le directeur général de cette importante régie financière. « Nous invitons toutes les entreprises et les personnes concernées à se manifester en payant ce qui est dû au Trésor public avant le 31 juillet », a indiqué Dieudonné Lokadi tout en exhortant les uns et les autres à faire preuve de civisme fiscal.

Et le directeur général de préciser que les entreprises qui ne vont pas se plier à cette exigence légale en payant l’acompte prévisionnel requis seront soumises à des pénalités couvrant les 50% du montant qu’elles devraient débourser. Mêmement pour les contribuables évoluant dans le petit commerce qui auront à payer 50% de ce qui leur est dû à titre de pénalité si jamais ils ne se mettaient pas en ordre avec le fisc à la date fixée. L’IBP est fixé pour les grandes et moyennes entreprises à 35% du chiffre d’affaires, sauf celles qui bénéficient d’un régime particulier comme les miniers et les producteurs pétroliers.

Nonobstant ces proportions pourtant revues à la baisse et la catégorisation faite sur la base des chiffres d’affaires, de nombreux contribuables ont toujours du mal à se mettre au pas, fait-on observer. Si déjà les grandes entreprises dont le chiffre d’affaire peut se situer au delà de 80 millions de dollars peinent à s’acquitter de cet impôt, l’on comprend aisément les difficultés qu’éprouvent les petits commerçants à souscrire à ce qui paraît, à leurs yeux, comme un coupe-gorge. Les vendeurs du Grand marché, par exemple, sont toujours réticents face à cet impôt forfaitaire de 50.000 qu'on  leur a  alloué  alors qu’ils sont assujettis à la patente habituelle de 28.000 FC (34.4 dollars).

Malgré toutes les recommandations faites par le Syndicat national des vendeurs qui a exigé, entre autres, d’exempter les tenanciers des étalages au marché central de cet impôt, le gouvernement semble faire la sourde oreille lorsqu’il envoie les agents du Fisc sur le terrain plutôt que de chercher à trouver un compromis avec les petits commerçants, constate-on. La DGI qui, en début d’année, avait fait part de son obstination à recouvrer d’ici le premier trimestre de 2013, 76 millions de dollars d’Impôt sur le bénéfice et profit, entend donc aller jusqu’au bout de sa logique.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Une vue du Grand marché de Kinshasa