Conseil de sécurité: la RDC engagée pour la paix dans la région des Grands lacs

Samedi 27 Juillet 2013 - 16:00

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Kinshasa attend les mêmes efforts des autres partenaires tant régionaux qu’internationaux. 

Le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a récemment réitéré devant le Conseil de sécurité des Nations unies l’engagement de la RDC pour la paix dans la région des Grands lacs. Il a plaidé pour un appui en faveur de l’Accord-cadre dans la Région des Grands lacs et a rassuré l’instance dirigeante de l’ONU sur la détermination de son pays à mettre un terme à l’insécurité qui règne dans la partie orientale de l’Afrique depuis près de vingt ans.

Selon le diplomate congolaise, l’Accord-cadre et la Résolution 2098 ont inauguré une phase importante dans la pacification de la région des grands lacs. Ils représentent des innovations majeures, tant dans l’appréhension de la crise qui sévit dans la région que dans la doctrine traditionnelle des Nations unies en matière de maintien de la paix. Cet Accord-cadre et la résolution 2098 sont perçus par les populations longtemps meurtries des pays de la région, comme des preuves éloquentes de la détermination de la communauté internationale d’aider à trouver une solution définitive à l’instabilité dans cette sous-région.

Niveau d’exécution des engagements

La volonté de la RDC est notamment manifestée par le niveau d’exécution des engagements pris lors de la signature de l’Accord-cadre, le 24 février 2013. Depuis ce temps, le gouvernement congolais a accéléré et systématisé la réforme du secteur de sécurité notamment avec le concours des partenaires bilatéraux, afin de rendre la défense du pays plus efficace et de mieux assurer l’autorité de l’État. Dans l’est de la République, la police nationale, l’administration publique et les tribunaux bénéficient à titre prioritaire du renforcement de leurs capacités, ce qui leur permet de reprendre progressivement le contrôle de la situation.

La marche vers la matérialisation effective de la décentralisation, les résultats positifs de la réforme de la gestion des finances publiques, le réexamen approfondi du Document de stratégie et de croissance pour la réduction de la pauvreté, afin de rendre notamment la croissance et de donner à la lutte contre la pauvreté plus de crédibilité et d’efficacité, la réconciliation et le renforcement de la cohésion nationale sont autant d’étapes franchies qui prouveraient la l’engagement de la RDC. Il y a, en plus,  la mise en place de la coordination du mécanisme national de suivi confiée à un cadre de l’opposition politique et la réforme de la Commission électorale nationale indépendante « Céni » a été complètement réformée.

Par rapport à la cohésion nationale, le ministre a insisté sur l’initiative du président de la République de convoquer à partir du mois d’août les concertations nationales. Ces assises ont pour objet de rechercher ensemble les voies et moyens de renforcer la cohésion nationale pour mieux faire face à tous les défis que la Nation congolaise est appelée à relever. « Preuve du caractère participatif de l’exercice, l’opposition politique a préparé et déposé dernièrement, auprès du praesidium et du président de la République un cahier des charges comprenant ses revendications et propositions », a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Cet état d’avancement a permis à Raymond Tshibanda d’assurer que son pays sera prêt pour la réunion « 11+4 » prévue au mois de septembre.

Affrontements M23-armée congolaise

L’occasion était propice pour rappeler la souffrance imposée aux populations de Goma et de Rutshuru du fait des attaques sporadiques que, depuis l’adoption de la Résolution 2098, et en défiance à cette dernière, le M23 lance contre les positions défensives des Fardc. À cet effet, le ministre a relevé le fait que la RDC réfute toutes les accusations portées actuellement contre les Forces armées congolaise, la Brigade d’intervention et la Monusco, affirmant sans preuve qu’ils collaboreraient avec les FDLR. « L’examen attentif de la documentation que nous vous avons ainsi fournie démontre de manière éloquente l’ampleur, la qualité et l’efficacité des efforts déployés par la RDC au cours des cinq dernières années pour combattre les FDLR qu’elle aurait complètement neutralisées, n’eût été le déclenchement de la rébellion du M23 », a dit Raymond Tshibanda.

En plus du déploiement sur le terrain de la Brigade d’intervention, Kinshasa souhaite désormais voir ladite brigade assumer aussi rapidement et efficacement que possible les responsabilités qui lui ont été confiées par le Conseil de sécurité, à savoir surveillance et sécurisation de la frontière entre la RDC et ses voisins de l’Est d’une part et, d’autre part, neutralisation de toutes les forces négatives, sans exclusive. Cependant, elle demeure consciente de l’importance de combiner la force militaire et le dialogue sincère entre toutes les parties internes et externes et l’application de bonne foi des conclusions auxquelles ces parties parviennent.

C’est pourquoi, a conclu le ministre des Affaires étrangères, la RDC demeure activement impliquée dans les pourparlers de Kampala. Il a souligné que, fort de l’expérience des accords conclus avec les rebelles en 2003, 2006 et 2009, et conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, le pays n’est pas prêts à signer un accord qui jetterait les bases d’une nouvelle rupture de la paix et de l’instabilité.

Jeannot Kayuba

Jules Tambwe Itagali

Légendes et crédits photo : 

Raymond Tshibanda et Ban Ki-moon à new york en mars 2013 (Photo d'archives) Photo Jean-Paul Baziyaka/Minaffecif