Dak'Art 2014 : deux jeunes talents à suivre...

Samedi 17 Mai 2014 - 1:15

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Eddy Kamwanga

Les Dépêches de Brazzaville : Ton parcours artistique est inhabituel…
Eddy Kamwanga : Je suis devenu artiste, car j'ai grandi dans une famille très renfermée. Mon père ne nous a pas laissés sortir ni connaître nos proches, même pas les tantes ni les cousins. C’est dans cette solitude que j'ai commencé à dessiner. J'ai découvert la multitude du monde tardivement. J'ai nommé l 'écriture que j’utilise dans mes tableaux « ecridilisme », un mélange d’alphabets et de l'écriture mandombé de Bakongo. Je les recherche sur internet et procède à des mélanges sur mes tableaux.

Pourquoi travailles-tu des sandales ?
Avec les œuvres sur les sandales (tongues), je rends hommage à ma mère qui nous a élevés en faisant le commerce des sandales. Notre père ne travaillait pas, et c'est notre mère qui soutenait la famille. J'ai commencé avec des sandales de taille normale, mais j'ai fait agrandir la taille pour mieux délivrer mon hommage ! À Dakar, je présente quatre œuvres : Mobutu dernier discours, Solitude, et deux Sandales.

Doctrovée Bansimba

Les Dépêches de Brazzaville : Pourquoi as-tu choisi le verre cassé comme matière ?
Doctrovée Bansimba : Je travaille avec le verre cassé parce que son aspect brillant m’attire. C'est  une matière précieuse.

Où trouves-tu le verre cassé ?
J’utilise tout ce que je peux trouver comme verre : bouteilles, pare-brise… Même après un accident sur la route, je ramasse le verre cassé malgré les regards étonnés des gens.   

D'où vient le titre ?
Le titre de l'œuvre, Dem Dikk, vient du wolof, c'est écrit sur les bus de transport publique de Dakar. Cela signifie  aller-retour, et ça me fait penser au fleuve Congo, la traversée Brazza–Kinshasa. J'ai également visité l'île de Gorée, et dans la Maison des esclaves, il y a la porte non-retour, mais actuellement tout le monde passe par la porte et revient. Dans les débris de verre, on pourrait reconnaître les mots Brazza d'un côté et Kin de l’autre. Chaque spectateur baigne avec ses yeux dans cette œuvre, et chacun trouve des images dissimulées dans l’œuvre.

Tu travailles aussi avec des tampons officiels ?
J'expose un hommage à l'artiste Jacques Loubelo, qui nous a quittés. Un portrait fait avec des tampons sur les toiles comme une empreinte qu’'il a laissée sur nous tous.

Que garderez-vous de la biennale ?
Voir les œuvres des autres à la biennale m’aide à prendre du  recul sur mon travail.

Propos recueillis par Sasha Gankin