Processus électoral : tirs croisés sur le calendrier électoral

Mardi 3 Juin 2014 - 20:48

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Paris, Bruxelles, Washington et Berlin auraient souhaité que la Cénie publie un calendrier électoral global.

La publication du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a été suivie des réactions au sein de la classe politique congolaise. L’opposition politique et la société civile n’ont pas hésité a manifesté leur désapprobation vis-à-vis de ce calendrier qui ne répond pas aux exigences de l’heure. Ils auraient souhaité, d’une part, que la Céni commence par les élections provinciales plus tôt que les locales, et de l’autre, qu’elle attende la réponse de l’Assemblée nationale sur la feuille de route, une attitude qui cacherait bien le fonds du problème. Cette fièvre aurait gagné plusieurs pays de l’Union européenne.

Aux dernières nouvelles, l’opposition congolaise serait toujours hantée par l’idée d’une modification de la Constitution qu’elle ne veut pas avaliser. Dans ce sens, le calendrier de la Céni ne servirait que de prétexte pour justifier le report des législatives et de la présidentielle. La question de la fin du mandat du président de la République, Joseph Kabila Kabange, préoccupe au chef les esprits des leaders de l’opposition. Elle ne cesse de lancer des cris de détresse vers la communauté internationale pour qu’elle s’implique définitivement dans ce dossier et la sauce semble tenir.

L’absence des réactions de la communauté internationale au calendrier électoral est un indice de taille sur la position des grandes capitales mondiales. Paris, Bruxelles, Washington et  Berlin auraient souhaité que la commission électorale publie un calendrier électoral global qui commencerait par les locales pour terminer par la présidentielle. L’actuel calendrier n’est certainement pas du goût des grandes nations. Cependant, leur apport financier à l’ensemble du processus électoral congolais n’est pas pour autant remis en cause.

On apprend, des sources crédibles, que le président de la Céni, l’abbé apollinaire Malumalu, est déterminé à vider les arriérés électoraux au cours de ce cycle électoral. Le difficile pari d’organiser des élections municipales, urbaines et locales ne semble pas lui confisquer son légendaire zèle. Il met les bouchées doubles pour donner au pays ses premières élections locales depuis plus de 20 ans. Pour l’heure, elle ne peut que compter que sur le soutient de la majorité présidentielle et de quelques associations de la société civile.

Pour l’heure, les minutes s’égrainent et nul n’y prend garde. À une année des municipales, urbaines et locales, la controverse autour du calendrier de la Céni bat encore son plein. Très peu de personnes semblent avoir saisi la portée de ces scrutins sur la suite du processus électoral.   

Jeannot Kayuba