Changement climatique : la question de l’avenir du Fonds vert pour le climat, qui vise à aider les pays en développement, se pose

Jeudi 10 Juillet 2014 - 15:00

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Attendu pour la fin de l’année 2014, le Fonds vert pour le climat n’a pas reçu l’adhésion de l’Inde, de la Chine et même de la Commission européenne. Or le premier tour de table devrait être scellé à la fin de cette année. Sa capitalisation avance sans Bruxelles, absent dans son lancement opérationnel, en vue d’aider les pays en développement à faire face au changement climatique

La commissaire européenne en charge de l’action pour le climat, Connie Hedegaard, a confirmé que la Commission ne participera pas « directement » à la capitalisation du Fonds, étant donné qu’elle n’est pas membre de son conseil d’administration. Ce Fonds a été institué par les accords de Copenhague et de Cancun. Il entend centraliser les financements de l’adaptation et la réduction des émissions au sein des pays en développement. Les pays développés s’étaient engagés à débloquer 100 milliards d’euros d’ici 2020, dont une partie importante devrait transiter par ce nouveau Fonds, avec comme premier objectif 15 milliards d’euros sur une période de trois ans.

Son financement reste problématique. La participation des grandes économies émergentes comme la Chine ou l’Inde, reste en suspens, sur fond de désaccord entre les pays du Nord et du Sud qui se partagent la gouvernance du Fonds. C’est peut-être la raison (un non-dit) du refus de la Commission européenne de participer à la levée de fonds initiale de ce Fonds vert. Quant à la Chine et l’Inde, elles pourraient intervenir dans un second temps, étant donné qu’elles ne sont pas prévues au premier tour de table.

Parmi les grands donateurs, figurent la France, les États-Unis, le Canada, le Japon et certains pays du Sud, tels que le Mexique, l’Afrique du Sud ou la Corée du Sud qui ont déjà annoncé leur intention d’y contribuer. Pour l’heure, tout reste au stade des promesses. C’est le cas par exemple de la France qui n’a pour l’instant donné aucune précision sur les montants ou les modalités de sa participation. La capacité de la France à mobiliser 360 millions d’euros par an dans un contexte de baisse régulière de son aide publique de développement et de rigueur budgétaire n’est pas acquise, bien au contraire. Paris considère cependant la réussite du lancement du Fonds vert comme « la clé de voûte »  de l’adoption, à Paris, en 2015, d'un accord sur le climat, selon le ministère de l’Économie et des Finances.

Son financement pourrait être assuré par les financements innovants, comme la taxe sur les billets d’avion ou la taxe sur les transactions financières, jugés toutefois insuffisants. De leur côté, les ONG espèrent une participation à un milliard d’euros sur trois ans. Le sommet sur le climat des Nations unies qui se tiendra le 24 septembre prochain, constituera une occasion d’annoncer les contributions.

Un conseil interministériel sur Paris Climat 2015 se tient actuellement, en présence du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, et de celui des Finances, Michel Sapin, pour mener à bien la capitalisation du Fonds vert.

Le Fonds vert a été créée en 2011, lors de la Conférence de Durban en Afrique du Sud. L’objectif est d’administrer, au moins en partie, 100 milliards de dollars d’ici 2020. Son siège se trouve en Corée du Sud. L’administration est assurée par 24 membres, issus à parité de pays en développement et de pays développés. La somme promise par la communauté internationale vient en soutien aux pays en développement dans la limitation de leurs émissions de gaz à effet de serre et leur adaptation aux effets du changement climatique. Or depuis deux ans, le Fonds n’a toujours pas démarré le moindre investissement.

Les prochaines étapes :

24 septembre 2014 : Sommet à New York sur le climat de l’ONU                                                                                                                     Novembre 2014 : réunion spéciale des Donateurs du Fonds vert                                                                                                                     Décembre 2014 : 20e édition de la Conférence des Parties (COP20) à Lima (Pérou)                                                                                     2015 : 21e édition de la Conférence des parties (COP21) à Paris (France)

Noël Ndong