Centrafrique : vers un transfert d’autorité entre la Misca et la Minusca

Jeudi 10 Juillet 2014 - 14:52

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Les acteurs de la recherche de la paix en République centrafricaine devront désormais se familiariser avec le vocabulaire de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) qui prendra, le 15 septembre, le relais de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) sous conduite africaine

Pour préparer le passage de témoin entre la Mission placée sous mandat africain et sa remplaçante chapeautée par l’Organisation des Nations unies (ONU), la Minusca a organisé le 8 juillet à son siège à Bangui, une rencontre avec les représentants de presse et associations des médias. Objectif de la rencontre, « familiariser les participants au mandat de la Minusca, aux principales résolutions du Conseil de sécurité relatives à la mission, ainsi qu’à des sujets d’intérêt, dont le désarmement des groupes armés », indique un communiqué de presse.

À travers la résolution 2149 du 10 avril qui mettait en place cette mission, le Conseil de sécurité confiait, d’ailleurs, à la Minusca d’exécuter immédiatement après l’adoption de la résolution, « les tâches prescrites au moyen de sa composante civile ». Le 15 septembre, elle commencera donc l’exécution de sa composante militaire et de police.

Ayant un caractère multidimensionnel comme l’indique son appellation, le mandat de la Minusca lui confère des tâches multiples, allant de la protection des civils au désarmement, démobilisation, réinsertion, réintégration et rapatriement, en passant, entre autres, par l’appui à la mise en œuvre de la transition, à l’extension de l’autorité de l’État et au maintien de l’intégrité territoriale ; la promotion et la protection des droits de l’homme, ainsi que des actions en faveur de la justice nationale et internationale et de l’État de droit.

À propos du désarmement, démobilisation, réinsertion, réintégration et rapatriement, par exemple, la mission onusienne a notamment pour mission d’aider les autorités de transition à élaborer et mettre en œuvre une stratégie révisée de désarmement, de démobilisation, de réintégration et de rapatriement des ex-combattants et éléments armés, pour traduire les nouvelles réalités sur le terrain, tout en accordant une attention particulière aux besoins des enfants associés à des forces et groupes armés, et appuyer le rapatriement des éléments étrangers.

Elle doit également, dans ce chapitre, aider les autorités de transition à élaborer et à exécuter des programmes de lutte contre la violence communautaire, regrouper et cantonner les combattants, et confisquer et détruire, selon qu'il convient, les armes et munitions de ceux qui refusent de les déposer. Bénéficiant de meilleurs atouts en hommes, matériels et finances, la Minusca a les meilleures chances de remettre la RCA sur le chemin de la sécurité et de la paix durable ; ce d’autant plus qu’elle arrive dans une conjoncture de redressement des efforts aussi bien internes qu’externes pour une sortie de crise dans ce pays.

Comme réitéré par les conclusions de la 5e réunion du Groupe international de contact sur la RCA réuni le 7 juillet à Addis-Abeba, en Ethiopie, le Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique programmé du 21 au 23 juillet à Brazzaville devrait donner une meilleure orientation à ces efforts de pacification et à la décrispation du climat social en Centrafrique. À cet effet, la mise en place d’un gouvernement plus inclusif des forces en présence dans ce pays et l’élargissement et le renforcement de la médiation internationale dirigée par le président Denis Sassou N’Guesso, suggérés par les experts et ministres africains, seront des catalyseurs importants.   

 

Thierry Noungou