Débat sur la Constitution : l'opposition crie à la "haute trahison"

Lundi 4 Août 2014 - 18:00

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En réponse à la conférence de presse qu’a accordée le président de la République du Congo à Washington, le 1er août, la plate-forme Mouvement citoyen-Sauvons le Congo, présidé respectivement par Clément Mierrassa et Paul-Marie Mpouélé, a mobilisé ses militants de Brazzaville, le 3 août. Un meeting en salle qui leur a permis de dire « non » au changement de la Constitution du 20 janvier 2002

« Mobilisons-nous pour le respect de l’ordre constitutionnel dans notre pays et disons tous non au changement de la Constitution du 20 janvier 2002 », a été l’appel lancé par cette plate-forme politique. « Le 1er août dernier, profitant de sa présence sur le territoire américain, le président a dévoilé sa position, celle de changer la constitution. Le président ne respecte pas le serment qu’il a prêté, celui de défendre et de respecter la constitution. C’est de la haute trahison ! Nous voulons penser au devenir des Congolais et améliorer les conditions de vie des populations », a déclaré Clément Mierassa.

Au cours de cette rencontre, les intervenants ont prôné le respect de la loi fondamentale, partant de la limitation du nombre de mandats à deux, de la procédure de révision de la Constitution aux dispositions sur la déclaration du patrimoine. « Ces dispositions ne peuvent faire l’objet de révision. Elles ont été mises sous verrous afin de favoriser la consolidation de la démocratie et l’alternance démocratique. Malheureusement, la loi fondamentale fait l’objet de violations récurrentes », a déclaré Dorothée Mobonda.

Oui à l'amélioration des conditions de vie !

Les participants se sont focalisés sur les réalités politiques, économiques et sociales. Selon eux, la Constitution n’est pas à l’origine du manque d’électricité, d’eau, d’emplois ou de la pauvreté de bon nombre de Congolais. Ils ont également évoqué les injustices sociales, l’augmentation du taux de mortalité, la situation sanitaire préoccupante, le mode de vie précaire et la défaillance du système éducatif congolais. Venus de divers horizons, les militants de cette plate-forme politique ont dit « non » au changement de la Constitution et demandent plutôt l’amélioration des conditions de vie des congolais, qui demeurent déplorables.

L'opposition, réunie sous cette bannière, soupçonne la volonté du président de la République, Denis Sassou N’Guesso, de briguer un troisième mandat. « D’où vient l’argument de ceux qui pensent que les dispositions contenues dans cette constitution sont devenues caduques et ne permettent pas le fonctionnement efficient de l’État. De même, certains pensent que cette constitution découle de la situation post-conflit et n’obéit plus à certaines priorités du moment. Ce débat est animé dans le seul but de maintenir au pouvoir l’actuel président de la République », ont conclu les organisateurs de ce meeting.

Josiane Mambou Loukoula