Médias : FFJ préoccupé par la détention d’un journaliste

Samedi 23 Août 2014 - 14:42

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Journaliste et directeur du bihebdomadaire « RD Congo News », Mike Mukebayi a été détenu dans les locaux du Parquet de grande instance (PGI) de Kinshasa.

L’association de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), a noté que Mike Mukebayi a été entendu le même jour de son arrestation, le 21 août, sur procès-verbal par un inspecteur des parquets pour « imputations dommageables ».

À en croire FFJ, la justice reproche à Mukebayi d’avoir laissé publier dans son édition 028 du vendredi 18 juillet l’article intitulé « Monsengwo : Honte et approche à un cardinal vendu au régime ». L’ONG a noté que dans l’article querellé, signé Congo News, l’auteur écrit : « Honte et opprobre pour le primat de l’Église catholique romaine de la RD Congo pour avoir prêté son visage et sa voix à un spot publicitaire de Vodacom. Montant perçu : un million de dollars sous couvert d’assistance à l’Église ». FFJ a, par ailleurs, souligné la mobilisation de près d’une demi-douzaine d’avocats pour assurer la défense du journaliste aux côtés des principales organisations de défense de la liberté de la presse.

Le directeur de publication soumis à la clandestinité

Mike Mukebayi a été arrêté dans sa résidence, peu avant sept heures, par des éléments de la police nationale en tenue civile, porteurs des deux mandats d’amener. L’un contre Mukabayi et l’autre contre le directeur de publication de John Tshingombe qui est, depuis, entré en clandestinité. « C’est ce jeudi [21 août], tôt le matin que j’ai été surpris par la présence des policiers qui ont fait irruption dans ma résidence et se sont mis à me brutaliser avant de m’amener, menotté, pour embarquer brutalement, en pyjama, dans un taxi loué spécialement pour la besogne dont je payais la course », a expliqué le journaliste joint à son lieu de détention par une équipe de FFJ.

Cette ONG a, par contre, relevé que le plaignant, du nom de Richard Vianey, n’a pas été visible durant toute l’étape pré-juridictionnelle. « Face à ce qui a tout l’air d’affaiblir la presse, quel que soit le fait reproché au journaliste, FFJ invite les membres de la profession à se liguer contre l’émergence des forces liberticides et à garder à l’esprit qu’un de leurs est en difficulté et qu’il y a lieu de le défendre quel que soit le prix à payer. La liberté de la presse s’arrache comme toutes les autres libertés. Rendons-nous tous, demain, au Palais de justice en signe de solidarité à l’un des journalistes empêché d’exercer le métier puisqu’enfermer un journaliste, c’est enfermer aussi l’information », a déclaré le directeur de FFJ, Désiré-Israël Kazadi, à la tête d’une équipe du service d’assistance légale et judiciaire de l’organisation. Celui-ci a également saisi cette opportunité pour réitérer le plaidoyer en faveur de la loi sur la dépénalisation des délits de presse.

Il a également été souligné que le plaignant avait, précédemment, porté plainte contre le journaliste devant l’Observatoire des médias congolais, érigé en parquet des journalistes par la profession. Aussi, à la suite d’une décision du ministre des médias rendue publique le 20 août, le bihebdomadaire RD Congo news a-t-il été parmi les journaux suspendus pour des raisons administratives. L’éditeur de RD Congo News a déjà passé la nuit du 21 au 22 août en détention au parquet de la Gombe.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Mike Mikebayi