Concertations nationales : une frange d’opposants rejettent l’ordonnance présidentielle du 26 juin

Samedi 17 Août 2013 - 13:59

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Face au risque de rupture du contrat républicain, ces opposants dénoncent ledit acte qui, selon eux, tend à imposer un compromis à la classe politique dans un climat qui ne garantit ni la confiance moins encore l’intérêt du peuple. 

Pendant que le train des concertations nationales s’est déjà mis en marche surtout avec le début des consultations des forces politico-sociales du pays par le présidium, une frange d’opposants refusent toujours de se mettre au pas en insistant  sur la prise en compte de leurs revendications. Ces opposants, qui sont au nombre de quatorze, disent ne pas être concernés par ce qui se passe au Palais du peuple où se retrouvent du reste certains membres de leur plate-forme ne partageant pas leurs vues. C’est donc une opposition divisée dans sa cohésion interne qui fait face à la dynamique actuelle des concertations nationales sans parvenir toutefois à dégager un consensus en interne quant à la manière de l’appréhender. Pendant que certains de leurs pairs mettent un peu d’eau dans leur vin en se gardant de tout extrémisme, le président du groupe parlementaire UDPS et alliés, Samy Badibanga, et ses autres collègues continuent de faire une fixation sur l’exigence de modifier au préalable l’ordonnance présidentielle n°13/078 du 26 juin convoquant ces assises. D’où remettent-ils en cause tout dialogue se fondant sur cet acte. 

Pour ce groupe d’opposants, cela permettrait de restituer ce forum national dans son vrai contexte et surtout de recadrer les choses par rapport aux objectifs visés en tenant compte, bien entendu, « des revendications de l’opposition sans lesquelles un dialogue sincère n’est possible ». Pour eux, cette ordonnance présidentielle dissimule mal les velléités de confiscation des assises en cherchant à imposer à la classe politique « un compromis dans un climat qui ne garantit ni la confiance moins encore l’intérêt du peuple ». Dans leur déclaration politique, les signataires tirent la sonnette d’alarme sur les risques de débauchage qui pourraient éventuellement résulter de ces assises dans un élan de partage du pouvoir sur fond de reconfiguration de la majorité parlementaire qui n’est nullement l’objectif desdites concertations nationales.

En plus de la modification de l’ordonnance présidentielle du 26 juin, le trio composé de Samy Badibanga, Jean Claude Vuemba, Jean Lucien Bussa et le reste de leurs collègues s’opposent également à la prévision des matières inscrites dans l’ordre du jour des assises telles que proposées par le présidium. Cet agenda, pensent-ils, devrait préalablement faire l’objet d’une concertation entre le présidium, la majorité, l’opposition et la société civile afin de lever toute équivoque. Là-dessus, ils tiennent mordicus à ce que la question de la légitimité des dirigeants actuels de la RDC soit intégrée comme une des thématiques à traiter au cours de ces assises.  

Par ailleurs, concernant la médiation africaine incarnée par le président Denis Sassou N’Guesso, Samy Badibanga et compagnie saluent son plébiscite comme facilitateur du dialogue et le félicitent pour son intérêt à rencontrer le leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, en vue de baliser la voie dans la quête d’un consensus national.    

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Samy Badibanga Photo 2: Jean Lucien Bussa