Justice : Jean-Bertrand Ewanga condamné à douze mois de prison ferme

Samedi 13 Septembre 2014 - 15:00

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Pour les activistes des droits de l’Homme et pour tous ceux qui se disent encore démocrates, ce verdict est une totale déception.

Le procès Ewanga vient enfin de connaître son dénouement à la suite du verdict prononcé dans la soirée du 11 septembre par la Cour suprême de justice. Le secrétaire général de l’Union pour la Nation (UNC) s’en tire avec une année de prison ferme. Une sentence qui n’aura surpris outre mesure les membres de son parti qui, quarante heure avant, avaient dénoncé, par la voix de leur président Vital Kamerhe, le caractère politique ayant émaillé ce qu’ils considèrent comme une parodie de justice. Lui-même le concerné n’avait manifesté aucun signe de regret à la lecture du verdict, preuve qu’il s’attendait quelque peu au sort qui allait lui être réservé. Si l’accusation d’incitation à la haine tribale n’a pas été retenue, celle relative à « l’offense au chef de l’État mais aussi au président du Sénat, de l’Assemblée nationale et du Premier ministre » aura essentiellement motivé ce jugement prononcé sur fond d’agitation par une Cour protégée par la police dans une salle quasi vide.

Du côté de la défense, c’est la déception quant à la manière dont ce procès avait été négocié. Les avocats de Jean Bertrand Ewanga continuent, en effet, de soutenir qu’à aucun moment leur client n’avait insulté le chef de l’État, ni tenu des propos discourtois à son endroit lors du meeting de l’opposition du 4 août dernier à la place Sainte-Thérèse à Ndjili. Le secrétaire général de l’UNC aurait, à l’entendement de ses avocats, fait son travail d’opposant en critiquant vertement l’action du gouvernement dont il a évalué l’impact en termes d’amélioration du vécu quotidien de la population, sans jamais verser dans l’injure facile. En plus de cela, font-ils remarquer, il n’existe aucune infraction qualifiée d’offense au chef de l’État dans notre Code pénal.

Pour rappel, c’est le 5 août que le député Ewanga avait été arrêté après le meeting tenu la veille à la place Sainte-Thérèse par les forces politiques de l’opposition. Il avait été arrêté, puis placé en résidence surveillée et présenté en procédure de flagrance devant la Cour suprême de justice pour être entendu sur les griefs d’offense au chef de l’État et de discrimination raciale et tribale.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean-Bertrand Ewanga