Modification de la Constitution : sévère réquisitoire contre la Cénco

Jeudi 18 Septembre 2014 - 19:45

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Lambert Mende a tout de même reconnu, lors du point de presse tenu le 18 septembre, que les évêques avaient le droit d’émettre un point de vue sur le débat politique, mais "pas sur un problème qui n’existe pas".

Réagissant à la lettre pastorale que la Conférence épiscopale de la République démocratique du Congo (Cénco) rendue publique le 14 septembre  à Rome (Italie), le gouvernement vient, par le truchement de son porte-parole, remettre la pendule à l’heure en dénonçant la mauvaise foi des pasteurs de l’Église catholique réfractaires à toute idée de révision de la Constitution du 11 février 2006. S’exprimant hier à ce sujet dans une conférence de presse, Lambert Mende a dénoncé le fait que les évêques de la Cénco ont inventé une controverse autour d’une initiative de l’article 220 qui, à ses yeux, n’existe pas. « Ce que nous leur reprochons, c’est d’abord l’idée qu’on peut répondre à un problème qui n’est pas posé. Et nous doutons de leur bonne foi lorsqu’ils inventent une controverse autour d’une initiative de l’article 220 qui n’existe pas », a-t-il indiqué.

Il est regrettable, a ajouté le porte-parole du gouvernement, que les évêques ne parviennent pas à résister à la tentation d’exercer un leadership politique qui n’entre nullement dans leurs attributions, la même Constitution qu’ils prétendent défendre ayant réservé ce privilège aux partis politiques. Fustigeant le contenu de la « lettre des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo aux fidèles catholiques et aux hommes et femmes de bonne volonté », Lambert Mende a stigmatisé « l’extraversion de la pensée » dont font preuve les évêques catholiques tout en entrevoyant dans leur chef un procès d’intention, « aucune institution n’ayant jusque-là pris une initiative de révision concernant l’article 220 ». Et Lanbert Mende de poursuivre : « Ce faisant, les évêques sont bel et bien tombés dans le piège de la substitution car ils ne font ni plus ni moins que prendre carrément la place du peuple congolais, ce souverain primaire dont ils prétendent défendre les droits inaliénables ».

Lambert Mende s’est, par ailleurs, insurgé contre la tendance clairement affichée par les évêques à se comporter en justicier redresseur des torts réels ou supposés tout en mettant en sourdine le message qui leur a été délivré en forme de discours écrit du pape François les invitant au dialogue, à la pondération et à la tolérance.  Et de le ministre de conclure en ces termes : « La majorité serait bien inspirée d’examiner en profondeur les véritables motivations et les conséquences d’une mauvaise foi aussi puissamment partagée afin d’en tirer les conséquences pour la préservation des acquis de la lutte de notre peuple pour sa libération, son développement et son émergence ».

 

 

     

Alain Diasso