Protection de l’enfant : le Reejer et ses partenaires lancent la « semaine de la réussite »

Jeudi 13 Novembre 2014 - 15:00

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L’activité organisée sur le thème : « enfant, auteur et acteur de changement dans la société », a pour objectif principal, de vulgariser les textes légaux de protection de l’enfant auprès de la police, afin de prévenir des abus tels que les rafles et les maltraitances dont les enfants sont souvent victimes.

L’action, qui s’inscrit dans le cadre de la célébration des vingt-cinq ans de la Convention relative aux droits de l’enfant et des cinq ans de la Loi portant protection de l’enfant en RDC, va du 13 au 20 novembre. Elle a été officiellement lancée dans la salle de réunion du Réseau des éducateurs des enfants et jeunes de la rue (Reejer), dans la commune de Kasa-Vubu, par la campagne de sensibilisation des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) sur les droits de l’enfant.

Soulignant l’importance de cette activité, le président du Conseil d’administration du Reejer, Roger Mafolo, qui a invité tous les acteurs sociaux à la synergie d’actions, a noté que l’existence de la loi portant protection de l’enfant n’était que le début d’un long processus devant aboutir à l’appropriation par tous, de cet important instrument juridique appelé à modifier totalement les comportements des gens en vue de l’application effective sur le terrain des dispositions pertinentes qui le composent. « En effet, la situation des enfants en RDC demeure en ce jour, très préoccupante », a-t-il relevé. De l’avis de Roger Mafolo, les enfants qui devraient bénéficier, selon la loi, des mesures spéciales de protection, continuent à subir chaque jour, diverses violences et abus de la part de la communauté tout entière, en violation flagrante de leurs droits et de la législation en vigueur en la matière.

L’action menée par Reejer et ses partenaires dont l’Unicef, répond donc à ce souci qui appelle aux efforts afin que les enfants puissent jouir réellement des droits qui leur sont reconnus par la loi. Les activités prévues pendant cette « Semaine de réussite » vont permettre au Reejer et à ses partenaires de s’interroger sur la pratique des droits des enfants, d’une part et, d’autre part, de réfléchir davantage sur l’état d’avancement des mesures d’accompagnement de la Loi portant protection de l’enfant ainsi que de mobiliser la communauté aussi bien nationale qu’internationale, les autorités politico-administratives, sur la mise en œuvre de ladite loi.

Beaucoup reste à faire

La représentante de l’Unicef en RDC, Sylvie Fouet, dont l’institution fête également ses cinquante ans dans le pays, a également souligné les avancées enregistrées par la RDC en matière de la protection des enfants. Mais elle a également épinglé de nombreux défis qui restent à relever. Sylvie Fouet a notamment cité l’identité de l’enfant ainsi que la non-connaissance ou la faible connaissance par les acteurs de la justice pour enfants, de la loi portant protection de l’enfant.

Pour la représentante de l’Unicef en RDC, cette « semaine de réussite » qui commence par la sensibilisation des officiers et sous-officiers de la PNC, est une manière pour le Reejer et ses partenaires, « d’accompagner la dynamique à élargir le cercle des décideurs, des parents, familles et communautés, qui utilisent les innovations apportées par la loi portant protection de l’enfant ». Elle sera, selon elle, complétée par d’autres actions mises en œuvre en collaboration avec le gouvernement.

Intervenant à son tour, la représentante du Commissaire général de la PNC, le Commissaire supérieur adjoint Chantal Apendeki, a insisté sur l’intérêt du commandement de la police à la question de la protection de l’enfant. Cet officier supérieur de la police a reconnu que le problème n’est pas lié à l’absence de texte mais plutôt à la méconnaissance des lois. Tout en dénonçant les violations diverses des droits de l’enfant, elle a souligné les efforts fournis par les autorités de la PNC et du gouvernement pour la réforme de la police. À l’en croire, la formation constitue la pierre de lance de cette réforme de la police que l’on veut professionnelle et responsable.

Alors que pour le directeur de cabinet et représentant du ministre des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale, Tshikalandand Kambanj, cette action lancée par le Reejer et ses partenaires est une occasion pour le pays de faire le bilan sur la protection des droits de l’enfant.

Cette formation, rappelle-t-on, concerne près de deux cent cinquante officiers dont quatre-vingts de la Légion nationale d’intervention, cent de la Police territoriale et soixante-dix de l’Unité de protection des institutions et des hautes personnalités. Elle vise à les aider à connaître la procédure juridique à suivre pour les enfants en conflit avec la loi et permettra de mettre en place et à rendre opérationnel, un système de référence des enfants en situation difficile.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: les enfants sont l'avenir de l'humanité et méritent protection/Photo Adiac.