Lutte contre la pauvreté : le budget 2015 du projet « Lisungi » chiffré à environ 3, 2 milliards FCFA

Samedi 15 Novembre 2014 - 15:15

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La somme a été arrêtée le 14 novembre à Brazzaville, au cours de la première session ordinaire du Comité d’orientation stratégique (COS), couplée au lancement de ce projet qui sera expérimenté à Brazzaville (Makélékélé, Bacongo, Moungali et Talangaï), Pointe-Noire (Mvoumvou), et dans la Cuvette (Oyo et Makoua)

D'un coût global de 17 millions de dollars (soit plus de 9 milliards FCFA), le projet « Lisungi » (l’aide) est mis en œuvre au Congo par le gouvernement avec l’appui technique de la Banque mondiale (BM) qui contribuera à hauteur de 2 millions de dollars de financement IDA. En effet, pour le démarrage effectif du projet, un budget de 3, 239 milliards FCFA a été accordé pour l’année prochaine. Les participants ont aussi adopté le budget des trois derniers mois de l’année en cours qui s’élève en ressources et en emploi, à plus de 231 millions FCFA.

Les membres du COS ont également adopté le programme d’activités 2014-2015. Pour  les trois derniers mois de l’année en cours, le travail consistera à la mise en place des organes locaux du projet, à la signature des conventions entre le ministère des Affaires sociales et les autres ministères impliqués. S’agissant de l’année prochaine, il a été retenu la réalisation des enquêtes et l’identification des ménages, la formation des différents acteurs du projet, l’organisation des campagnes de sensibilisation des communautés, ainsi que le paiement des ménages. Ils ont enfin adopté, avec amendements, le projet de décret portant organisation et fonctionnement du projet Lisungi-Système des filets sociaux ainsi que le projet d’arrêté définissant les attributions et la composition des différents organes du projet.

5 000 ménages et 1000 personnes âgées de 60 ou plus ciblés

Le but du projet  Lusingi  est de mettre en œuvre la première phase d’un programme de transferts monétaires aux segments les plus pauvres de la population des zones ciblées afin d’accroître leur demande en services de base d’éducation et de santé et mettre en place les piliers essentiels d’un programme national de filets sociaux. Le projet vise des ménages dont les revenus par tête se situent sous le seuil de pauvreté alimentaire. Il assistera précisément 5 000 de ces ménages incluant une femme enceinte et/ou des enfants âgés de 0 à 14 ans et, 1000 personnes âgées de 60 ou plus qui habitent dans ces ménages. Les transferts seront versés mensuellement. Il s’agit d’une prestation fixe par ménage d’une valeur de 10 000 FCFA ; une prestation variable de 5 000 FCFA par an (maximum trois enfants par ménage) ; une prestation d’une valeur de 10 000 FCFA par personne âgée.

Selon la ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, présidente du COS, le projet Lisungi s’inscrit dans le cadre de la deuxième composante de la politique nationale d’action sociale élaborée avec l’appui de l’Unicef, dans son volet « transferts sociaux et autres mesures visant la réduction de la vulnérabilité à grande échelle ». Les filets sociaux peuvent, a-t-elle indiqué, être définis comme un ensemble de mesures organisées sous forme de programmes permettant de réduire la vulnérabilité et de lutter contre la pauvreté. « La mise en place de piliers clés d’un système national de filets sociaux améliorera les capacités locales notamment par le développement d’un système de gestion de l’information et la création d’un registre unique des bénéficiaires potentiels des programmes sociaux alors que le programme de transferts monétaires contribuera à augmenter la consommation des ménages les plus pauvres avec enfants et/ou personnes âgées, en leur versant des transferts directs », a déclaré Emilienne Raoul.

Le vice-président du COS, le ministre délégué au Plan et à l’Intégration s’est, de son côté, réjoui de voir ce projet entrer dans sa phase d’opérationnalisation. Il traduit, a rappelé Léon Raphaël Mokoko, la volonté du chef de l’Etat, de relever les défis concernant la réduction de l’extrême pauvreté, du chômage et les inégalités sociales. Pour lui, la réussite du projet contribuera sans conteste à l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement. « Il permettra de réduire l’extrême pauvreté et devra assurer l’éducation primaire des populations les plus vulnérables et l’amélioration de la santé maternelle et infantile des plus défavorisés et des transferts monétaires aux familles. Nous espérons vivement  que ce projet pilote qui sera mis en œuvre dans trois départements du pays,  donnera des résultats escomptés. Ce qui permettra d’en tirer l’expérience nécessaire à son extension à l’échelle nationale », a conclu le ministre.

 Rappelons que la mise en vigueur du projet Lisungi est effective depuis le 19 septembre 2014 et sa clôture est prévue pour le 28 février 2018.

Parfait Wilfried Douniama