Disparition de Koyagialo : une semaine de trêve sur fond de calcul politique en Équateur

Mercredi 17 Décembre 2014 - 16:15

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Le deuil provincial décrété en mémoire de l’illustre disparu par le gouverneur intérimaire, Michel Liyele wa Liyele, a débuté le 15 décembre 2014, plongeant de nouveau la province dans le stress de l’élection dans les délais légaux du quatrième gouverneur de l’Equateur depuis 2006.

Après son entrée en fonction en juin 2013, l’arrivée de Louis Alphonse Koyagialo Ngbase te Gerengbo a mis fin à plusieurs mois de crise entre l’exécutif et l’Assemblée provinciale de l’Équateur. Mais moins d’un mois après l’investiture de son gouvernement, il est obligé de quitter Mbandaka pour une longue hospitalisation en Afrique du Sud. Cependant, il a eu le temps d’initier un programme ambitieux de développement de la province sans pouvoir l’exécuter. En dépit d’une apparition publique après une longue absence dans sa province, l’état de santé de Koyagialo ne s’est pas vraiment amélioré, et les rumeurs les plus folles ont circulé l'annonçant parfois comme mort.

Certains analystes politiques lui reprochent d’avoir accepté d’exercer des lourdes charges sans prendre en compte la fragilité de sa santé, à cause du poids de l’âge. Mais c’était sans connaître la ténacité de l’homme et la force de ses convictions. Le disparu a fait ses premiers pas en politique en tant que conseiller au ministère des Affaires étrangères. Celui qui s'est présenté à la sénatoriale au Nord-Ubangi pour le compte du PPRD a connu une carrière politique riche, et gravi quasiment tous les échelons jusqu’à sa plus haute fonction politique, en tant que vice-Premier ministre et ministre des Postes, Téléphone et Télécommunications au sein du gouvernement qui a reçu la mission historique de veiller à la réussite des scrutins de novembre 2011. Koyagialo a connu également une longue expérience au sein de l’administration et de la territoriale.

Comme il aimait le dire, pour lui, la vie politique s’est résumée en un seul mot : idéal. Il a gardé du politique l’image d’un homme incontournable qui a une responsabilité fondamentale dans la vie en société. Le politique ne vient pas s'enrichir, et ne doit pas mûrir une telle ambition. Il a compris cette grande leçon en assumant les fonctions de conseiller au ministère des Affaires étrangères. Koyagialo a été au contact des handicapés, des personnes de troisième âge, des orphelins et des démunis. Issu d’une famille modeste, il s’est toujours dit favorable à une politique qui aide les enfants démunis à moins ressentir la fracture sociale.

Le politique, disait-il, devait rendre les autres heureux, résoudre leurs problèmes quotidiens, améliorer leurs conditions de vie et leur environnement. C’est le sens de ses engagements en politique. Koyagialo a gagné ses galons dans la territoriale en tant qu'homme de terrain. À Likasi, en sa qualité de commissaire sous-régional, il a fait un effort de garder la ville propre. Puis, son second défi était de faciliter l’accès à l’eau potable. De ce contact avec les réalités du Congo profond, il en a gardé une ultime conviction : « On peut finalement affronter les réalités difficiles des Congolais ». Alphonse Koyagialo est décédé le 14 décembre en Afrique du Sud.

Laurent Essolomwa