Vient de paraître : Tity Bonheur Basseka appelle les jeunes congolais à un sursaut intellectuel

Mercredi 17 Décembre 2014 - 16:21

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Agé de vingt-trois ans et titulaire d’une licence en droit, Tity Bonheur Basseka a signé son premier essai politique intitulé : « La denrée rare de la politique congolaise : une jeunesse audacieuse », paru aux éditions Edilivre de Paris. Dans une interview exclusive accordée aux Dépêches de Brazzaville, l’auteur a indiqué que son ouvrage est un appel à une prise de conscience de la jeunesse congolaise.

Les Dépêches de Brazzaville : Quel but visez-vous en inscrivant un livre sur le titre : « La denrée rare de la politique congolaise : une jeunesse audacieuse » ?

Tity Bonheur Basseka : Dans ce livre, j’exhorte la jeunesse congolaise à un sursaut intellectuel qui est différent d'un appel à la révolte. Il s’agit de toutes les initiatives tendant à l’innovation, à la créativité et à l’entrepreneuriat. Les jeunes ne doivent pas attendre que des hommes politiques réfléchissent à leur place. A travers cet essai, j’ai voulu également établir la relation de solidarité et non de conflit générationnel entre les anciens et les jeunes pour créer les conditions de la relève.

LDB : A la lecture de votre livre, on a l’impression que vous êtes un homme révolté. 

TBB :  Je ne suis pas un révolté, moins encore un révolutionnaire. Je suis un jeune qui voudrait  participer au processus de développement de notre pays. Je voudrais que la jeunesse congolaise puisse être au cœur des enjeux majeurs du Congo actuellement.

LDB : Avez-vous l’impression qu’il n’y a pas de jeunes audacieux au Congo ?

TBB : Il y a beaucoup de jeunes dans notre pays qui sont politiquement engagés mais sont parfois  dépourvus de certaines convictions. On trouve au Congo des jeunes qui ont de l’audace non seulement dans le domaine politique, mais également dans l’entrepreneuriat. Cependant, une grande partie de la jeunesse congolaise brille par une sorte de paresse intellectuelle. Elle  ne veut  pas prendre en main son  destin voire celui de son  pays.

LDB : Existe-t-il, selon vous, des obstacles qui freinent le sursaut intellectuel des jeunes congolais ?

TBB : Dans toute démarche visant à s’inscrire dans l’option du développement d’une nation, les obstacles ne manquent jamais. Dans le cas précis, les obstacles ce sont les antivaleurs et le caractère démissionnaire de certains jeunes. Ainsi, les hommes politiques se devraient de s'associer avec les jeunes pour surmonter ces obstacles. A propos de la synergie, j’ai proposé, dans mon  livre, une formule, à savoir : action des jeunes, expérience des anciens, jamais l’un sans l’autre. Il s’agit en fait de briser les conflits de génération pour créer une solidarité générationnelle.

LDB : On constate aussi dans cette publication que vous vous plaignez de l’absence des jeunes audacieux qui pourront vous accompagner dans votre combat. Avez-vous déjà envie de s'adjuger un poste de prise de décisions à l’âge de vingt-trois ans ?

 TBB : Etre au poste de prise de décisions à mon âge n’est pas mon objectif primordial. Certaines personnes pensent qu’à mon âge, on ne peut pas écrire un ouvrage qui traite des questions politiques. C’est trop de risques. Je crois qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Nous avons connu  dans notre pays, un président de la République, Marien Ngouabi qui est arrivé au pouvoir à trente ans et des ministres d’une vingtaine d’années. Si du haut de mes vingt-trois ans, je peux être utile à mon pays, je le servirai avec une totale fierté. Je tiens à vous repréciser qu’il ne s’agit pas de mon combat. Mais du combat du peuple congolais. Seulement, je ne voudrais pas que les jeunes puissent se mobiliser autour de moi pour que je sois leader.  Je souhaite plutôt qu’ils rallient les idées que je leur propose dans mon essai politique.

LBD : Vous avez abordé  le débat sur le changement ou non  de la Constitution congolaise. Pouvez-vous être un peu clair sur ce sujet qui alimente les débats dans les états-majors politique ?

TBB : Je souhaite la révision de la Constitution du 20 janvier 2002 pour permettre à la jeunesse congolaise de se retrouver dans le jeu politico-économique de notre pays. En 2016, les Congolais devraient faire une sorte de bilan des différents programmes de société proposés par l'actuel président de la République à l'issu de ses deux septennats. Les autorités qui  succèderont aux dirigeants actuels devraient inscrire leur action dans la dynamique de la continuité de la vaste entreprise de construction et de reconstruction du Congo que les prédécesseurs  avaient déjà amorcée.

LDB : Que dites-vous en guise de conclusion à cet entretien ?

TBB : Je tiens à vous dire que les écrits d’un écrivain sont comme un miroir à travers lequel chacun pourrait se regarder. Je vous remercie de m’avoir donner l’opportunité de parler de mon ouvrage.

 

 

 

 

 

   

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Couverture du livre