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Jeudi 12 Septembre 2013 - 9:29

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Les tout derniers développements de la crise syrienne confirment ce que nous avions écrit ici même à plusieurs reprises après que Barack Obama et François Hollande s’étaient déclarés prêts à lancer une attaque contre le régime de Bachar Al Assad : à savoir que le temps est révolu où les grandes puissances se permettaient, sans s’en référer à quiconque et sans se soumettre aux règles édictées dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies, d’intervenir militairement pour abattre les dirigeants d’un pays tiers.

En proposant de mettre sous contrôle le stock d’armes chimiques détenu par la Syrie, le président russe, Vladimir Poutine, a tiré une belle épine du pied de ses deux homologues occidentaux. Il leur a offert la possibilité inespérée de retirer discrètement, sans trop perdre la face, la menace qu’ils brandissaient de façon irréaliste et dangereuse pour abattre le régime syrien. Mais il a du même coup démontré à la face du monde que la Russie a bien, aujourd’hui, la capacité de tenir tête aux pays sortis vainqueurs de la Guerre froide et que rien ne pourra plus désormais se faire dans la sphère internationale sans son accord.

Au-delà de la satisfaction immédiate que procure certainement aux dirigeants russes ce retournement soudain de situation qui constitue pour eux la plus belle des victoires, l’évènement que nous vivons depuis quarante-huit heures revêt une importance historique majeure. Il signifie, en effet, que ce qui s’est passé en Irak et en Libye, c’est à dire l’intervention militaire de l’une ou l’autre grande puissance contre des pays indépendants sous des prétextes divers, sera à l’avenir impossible, sauf à provoquer une crise mondiale de première grandeur dont nul ne sait ce qu’il pourrait sortir.

Pour nous Africains, qui avons très mal vécu, il y a deux ans, le refus des Occidentaux de laisser l’Union Africaine accomplir les démarches nécessaires pour trouver une solution négociée à la guerre civile qui déchirait la Libye, il s’agit là d’un pas en avant  important, décisif même, vers un monde plus juste, plus équilibré, plus ordonné dans lequel les grandes puissances ne pourront plus se comporter comme les colonisateurs d’antan. Gageons que très rapidement les peuples occidentaux, qui furent abusés par leurs dirigeants, en viendront à partager le même sentiment.

Les Dépêches de Brazzaville

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