Concertations nationales : les femmes sous-représentées aux bureaux des états généraux

Jeudi 12 Septembre 2013 - 15:27

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La gent féminine estime pourtant avoir des qualités et des compétences pouvant lui permettre de mériter l’exigence constitutionnelle qui prévoit sa représentativité à 30% dans les instances des décisions.

Au moment où débutent les travaux thématiques des concertations nationales, les femmes présentent à ce forum national n’arrêtent de rechigner eu égard à sa faible représentativité au niveau des bureaux des états généraux. Le 11 septembre, les déléguées à ces assises issues des différentes composantes ont clamé haut et fort leur volonté de se retrouver dans ces organes de direction qui paraissent, à ce stade, n’être qu’une affaire d’hommes. Le constat est patent. Déjà au niveau du secrétariat technique de ces concertations masculinisées, deux femmes seulement s’y retrouvent. À présent que le train est en marche avec la constitution des groupes thématiques, les femmes semblent à nouveau subir le diktat des hommes.

De quoi révolter Élysée Minembwe, questeur de l’Assemblée nationale et déléguée aux concertations, qui pilote la dynamique contestataire. « Nous ne voulons pas qu’on nous donne ces postes, mais que nous les méritions selon les prescrits de la Constitution qui prévoit la représentativité de la femme à 30% dans les instances des décisions. Nous avons des qualités et des compétences qui nous permettent de mériter cette exigence constitutionnelle », a-t-elle déclaré au sortir d’une réunion tenue avec ses collègues le mardi dans la salle des spectacles du Palais du peuple. L’objectif poursuivi était simple : identifier  les femmes participant à ces assises et évaluer le niveau de représentativité de la femme. Ont participé à cette réunion de vérité des femmes de différentes catégories issues de la diaspora, de l’opposition politique, de la société civile, de la majorité ainsi que des institutions de la République. Le crédo était le même : siéger aux bureaux de tous les états généraux.

Aussi ont-elles invité les partis politiques et les associations où les femmes occupent quelques postes de responsabilité à penser à la représentation de la femme aux bureaux des cinq groupes thématiques. Élysée Minembwe et ses consœurs ont, de ce fait, levé l’option de faire pression sur le présidium afin que leurs desiderata soient pris en compte. Une démarche vouée à l'échec, selon certains observateurs, lorsqu’on sait que les équipes de modération devant gérer les débats dans les groupes thématiques ont déjà été constituées. Là-dessus, le niveau de représentativité de la femme aux bureaux des états généraux est quasi nulle avec une seule femme, en l’occurrence Madeleine Kalala, désignée modératrice du groupe thématique Défense. « Nous avons l’intelligence et de la compétence,  et nous ne voulons pas de cadeaux, plutôt ce que nous méritons », n’arrêtent de marteler les concernées.   

Alain Diasso