Diaspora congolaise : S’impliquer davantage

Mercredi 22 Avril 2015 - 10:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

A quelques mois de la célébration, le 15 août prochain à Ouesso, dans la Sangha, du cinquantième anniversaire de son indépendance, le Congo reste un pays jeune. Trop jeune pour ne pas savoir compter sur l’ensemble de ses citoyens en vue d’assurer son développement. Parmi ces citoyens figurent en bonne place les Congolais ayant, pour des raisons diverses, choisi de s'établir dans des pays tiers, en Afrique, en Europe, en Asie et dans les Amériques. Le terme familier pour les désigner est Diaspora. Ils sont médecins, enseignants, chercheurs, artistes, gens ordinaires, etc. ; le pays a besoin d’eux.

Pour réaliser que le Congo compte beaucoup sur ses filles et fils vivant à l'étranger, il faut observer les échanges fréquents unissant les membres de cette diaspora et leurs parents restés au pays. De ces contacts éclosent à Brazzaville, Pointe-Noire et dans d’autres villes congolaises, de petites affaires familiales plus ou moins viables, qui nourrissent tant de bouches et autorisent tant d’espoirs. Mais le signe extérieur structuré de ce lien entre le Congo et sa diaspora est sans doute la présence au sein du cabinet présidentiel, d'un département chargé des Congolais de l'étranger.

Confié à une dame, Edith Laure Itoua, ce département est le point focal susceptible de rendre un certain nombre de choses possibles dans le dialogue engagé depuis quelques années par les autorités nationales et la diaspora. D’après la responsable du département, qui participe ce mois-ci, dans la ville de Bordeaux,  aux journées des diasporas africaines en France : «  Sa mission première était de tracer une voie pour que le retour, l’insertion, l’intégration ou la participation des Congolais de l’étranger au développement national soit plus facile et plus fluide ». Elle essaie, dit-elle, dans l’interview qu’elle a accordée aux Dépêches de Brazzaville, d’avancer sur ce chemin depuis sa nomination il y a deux ans.

Au-delà des problèmes que peuvent poser la mise en œuvre des processus de retours au pays des Congolais formés à l’étranger, parfois d’ailleurs grâce aux efforts soutenus de l’Etat, une chose est sûre : les débouchés sont de plus en plus nombreux pour tous ceux et toutes celles qui, détenant une expertise dans les matières de leur compétence, peuvent la mettre à la disposition de leurs compatriotes sur place au Congo.

Presque chaque jour, des infrastructures de base sortent de terre sur l’ensemble du territoire national. La santé, l’éducation, le sport, les transports, voilà autant de secteurs dans lesquels les investissements publics se sont effectués sans relâche ces quinze dernières années dans le but de poser les jalons d’un développement intégral. Il serait difficile pour les membres de la diaspora congolaise de prendre la mesure des opportunités de participer à l’œuvre de construction nationale ainsi amorcée en se claquemurant dans leur pays d’accueil, devenu pour certains d’entre eux leur seconde patrie. Dans ce monde en perpétuel mouvement, ils devraient songer à prendre la place qui leur revient dans l’évolution de leur pays d’origine. En s’y impliquant davantage avec volonté et persévérance.

Gankama N’Siah