Opinion

  • Réflexion

A Sa Sainteté le Pape François …

Lundi 3 Août 2015 - 11:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Très Saint Père, pardonnez à l’humble fidèle que je suis de s’adresser directement à vous. Mais depuis votre élévation au Trône de Pierre, il y a un peu plus de deux ans, vous avez témoigné d’une telle attention, d’une telle bienveillance, d’une telle écoute à l’égard de ceux qui croient comme vous en un Dieu unique que tout naturellement ils se tournent vers vous lorsqu’ils ont une prière à adresser aux plus hautes autorités de l’Église.

Dans quelques semaines vous viendrez  en Afrique pour la première fois de votre pontificat. Nous tenons pour acquis que vous direz alors, avec les mots simples et percutants que vous utilisez lorsque vous vous adressez à vos frères, l’attention que vous portez à ce continent en général, au Bassin du Congo en particulier. Les visites que vous avez effectuées récemment en Amérique Latine et en Asie du sud ont montré, en effet, que vous êtes plus proche que jamais des peuples qui ont la religion catholique en partage, que tout en étant désormais au sommet de l’Église vous restez à l’écoute des plus humbles, que vous ne perdez jamais une occasion de rappeler à ceux qui seraient tentés de l’oublier l’enseignement du Christ. L’Afrique étant de façon évidente le continent de l’avenir vous vous tournez aujourd’hui vers lui en vous entourant d’hommes qui en sont issus et qui en mesurent l’importance croissante pour l’Église.

Parce que les menaces qui pèsent aujourd’hui sur les peuples de l’Afrique ne cessent de s’aggraver du fait de l’intolérance religieuse et des convoitises que génèrent les richesses naturelles de cette région, seules des voix volontaires et puissantes  peuvent aider à conjurer le mauvais sort. Et c’est bien pour cela que vous avez décidé de venir à Kampala, puis à Bangui dans les derniers jours du mois de novembre, ce dont nous vous sommes infiniment reconnaissants.

Très Saint Père, à la  veille de la visite que vous allez ainsi effectuer, est-il permis de rêver que vous viendrez aussi parmi nous, à Brazzaville, et que vous y prononcerez un discours de paix, de concorde, de tolérance qui restera gravé dans l’Histoire comme un signal fort de l’Église à l’encontre de ceux qui s’efforcent par tous les moyens de diviser les hommes et en faveur de ceux qui, bien au contraire, s’attachent à les réunir ? Placée au cœur de la plus grande communauté chrétienne de la Terre, engagée plus qu’aucun autre pays de la région dans la quête de la paix en Centrafrique, siège de la commission épiscopale de l’Afrique centrale dont l’immeuble vient tout juste d’être inauguré par le Cardinal Laurent Monsengwo  Pasinya,  la cité qui fut en son temps la capitale de la France libre est plus que jamais un lieu symbolique qui confèrerait aux mots que vous prononcerez en faveur de la paix, de la justice, de la fraternité un retentissement planétaire.

Nous savons, bien sûr,  que ce vœu est parvenu jusqu’à vous par les voies officielles de l’Église et de l’État. Mais au-delà  des autorités qui la formulent les peuples des deux rives du Congo sont prêts à se mobiliser pour faire de votre venue parmi eux un évènement qui contribuerait de façon décisive à l’instauration d’un climat de paix sur toute l’étendue du Bassin du Congo.

Très Saint Père venez à Brazzaville et dites une fois encore, avec toute la force qui est la vôtre, que  l’homme n’est pas et ne doit pas être un loup pour l’homme, qu’il doit se respecter et respecter la nature qui le fait vivre, que son destin individuel n’est pas dissociable du destin collectif des peuples qui l’entourent. Venez parmi nous et rappelez ce qui, depuis deux mille ans, fait de l’Église catholique, malgré ses faiblesses et ses défauts, l’un des moteurs de l’émergence humaine.  

 

Nous vous en prions très humblement !

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles