Enseignement : l’éducation et la santé sexuelles, un défi majeur à relever

Mardi 15 Décembre 2015 - 14:00

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Réunis les 11 et 12 décembre à Brazzaville, les participants au forum sur « l’éducation à la sexualité et à la santé sexuelle des adolescents et jeunes » ont demandé au gouvernement, aux agences du système des Nations unies et au secteur privé de s’investir concrètement et pleinement dans la mobilisation des fonds pour rendre effectif ce nouveau concept.

Organisée par le Forum des éducatrices africaines (Fawe-Congo) grâce à l’appui financier du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), cette rencontre visait, entre autres, à vulgariser le concept d’éducation complète à la sexualité afin que chaque acteur travaillant dans ce domaine puisse avoir une idée sur le contenu de ce qui devrait être mis en œuvre. En effet, les participants ont été édifiés  sur plusieurs sous-thèmes dont l’éducation complète à la sexualité : scolarité et leadership féminin; l’Intégration à l’éducation complète à la sexualité à l’école et à la radio pour la prévention des grossesses précoces ; Jeunes autochtones et sexualité en milieu urbain.

Des sous-thèmes comme plaidoyer pour une éducation complète à la sexualité appuyée par les institutions publiques ; médias sociaux et sexualité ont été également abordés. Selon le premier vice-président du Fawe-Congo, Daniel Massamba, l’éducation complète à la santé et à la sexualité qui concerne l’ensemble des activités de la personne humaine est non seulement une préoccupation pour tous, mais également un défi à relever. Il a également évoqué quelques chiffres inquiétants qui prouvent à suffisance qu’il y a urgence pour les différents acteurs d’agir.

« Les jeunes, l’avenir du Congo de demain, méritent cette éducation qui les prépare à une sexualité éclairée et une parenté responsable. Ce forum, le premier du genre organisé en République du Congo, pourrait constituer une ébauche de réponse à cette problématique », espère le représentant de la  présidente du Fawe, Rosalie Kama-Niamayoua empêchée.

Abordant dans le même sens, le secrétaire permanent du Fawe, Patrick Landry Bitseké, a indiqué que l’éducation complète à la sexualité renvoyait à ce que l’on aborde le problème sous les angles juridique, économique, médical avec des aspects psychologiques et une certaine multi-dimensionnalité. « S’il faut éduquer les enfants, il ne faut plus se limiter par exemple à leur montrer comment calcule t-on un cycle menstruel, comment faire pour éviter des IST, en tenir également compte des droits fondamentaux de ces adolescents et de ces jeunes ».

Rappelant de son côté les missions du Fawe-Congo, la représentante du Fnuap au Congo, Barbara Laurenceau, a donné quelques statistiques sur le phénomène des grossesses précoces. Selon elle, « un jeune informé, est un jeune protégé ».

Le directeur du cabinet du ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, de l’alphabétisation, de la jeunesse et de l’éducation civique, Adolphe Mbou-Maba,  a, quant à lui, rappelé qu’œuvrer pour l’amélioration de l’éducation à la sexualité et la santé sexuelle des jeunes, est une condition sine qua non pour bâtir un monde nouveau et solide. Car, les jeunes qui sont un capital humain devant assurer la pérennité du développement national au Congo, constituent l’avenir de demain. Tous les jeunes, a insisté Adolphe Mbou-Maba, ont droit à la santé ainsi qu’à l’éducation sur la sexualité pour faire de ce droit une réalité. Il a aussi regretté le fait que de nombreux jeunes sexuellement actifs n’utilisaient ni les contraceptifs ni les préservatifs pour éviter les grossesses non désirées.

« Le taux élevé de décès maternels en République du Congo, 791 pour 100 000 naissances, n’épargne malheureusement pas les jeunes filles et les adolescentes. Devant tous ces faits évoqués, la responsabilité nous incombe, le gouvernement, les agences des Nations unies, les communautés, les familles, la société civile,  de protéger les adolescents et jeunes en vue de les accompagner vers le chemin de la raison, de la sagesse, de la sexualité raisonnée et de la parenté responsable », a-t-il conclu.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Présidium des travaux ; les participants ; crédit photo La Semaine Africaine

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