Environnement : Varsovie accueille la conférence sur le changement climatique

Lundi 11 Novembre 2013 - 17:00

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192 pays se réunissent depuis le 11 novembre et pour quinze jours en Pologne pour discuter du climat sous l’égide de l’ONU. Sur la table, la promesse scellée en 2011 à Durban (Afrique du Sud) d’aboutir en 2015 à un accord, applicable en 2020, sur une réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’aide aux pays menacés par les conséquences du réchauffement

L’objectif est de faire en sorte que la température mondiale n’augmente pas de plus de 2 °C en moyenne par rapport à l’ère pré-industrielle. « Nous nous rassemblons aujourd’hui avec, sur nos épaules, le poids de nombreuses réalités qui donnent à réfléchir, comme l’impact dévastateur du typhon Haiyan. Les prochaines générations vont devoir mener une bataille immense, et ce qui se joue ici dans ce stade n’est pas un jeu. Il n’y a pas deux équipes, mais l’intégralité de l’humanité. Il n’y a ni gagnant, ni perdant. Nous allons tous gagner, ou tous perdre » a déclaré la responsable climat de l’ONU, Christiana Figueres.

Depuis quelques années, les scientifiques indiquent que la hausse enregistrée marque un plateau à + 0,8 °C. Ils estiment qu’il ne s’agit là que d’une pause. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), présenté en septembre, évoque ainsi une hausse des températures pouvant atteindre près de 5 °C en 2100 si aucune contrainte n’est imposée aux émetteurs de carbone dans le monde.

Un rapport du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) rappelle que « certains pays, individuellement, ont déjà pris des engagements, mais ils sont nettement insuffisants. Pour contenir le réchauffement en deçà de 2 °C et parer à ses conséquences négatives, il faudrait que les émissions de CO2 ne dépassent pas 44 gigatonnes (Gt) en 2020 et diminuent ensuite pour atteindre 22 Gt en 2050 ». Or, ajoute-t-elle, en 2010, nous étions déjà à 50,1 Gt sans aucun signe de baisse : « Le charbon, gros émetteur de CO2, va devenir dans les années qui viennent l’énergie fossile la plus utilisée ».

D’ici au sommet de 2015 qui se tiendra à Paris, les pays vont donc devoir élaborer une feuille de route et mettre sur la table des propositions chiffrées. Pour ce, « il faudrait que le projet d’accord soit prêt en mai 2015», rappelle Jacques Lapouge, l’ambassadeur climat pour la France. « C’est une négociation extraordinairement difficile, Vous avez quasiment 200 pays qui doivent décider par consensus sur des enjeux de compétitivité, de pouvoir, de principes, de place dans la gouvernance mondiale, qui sont des enjeux absolument considérables. Sans oublier le traumatisme de l'échec retentissant que fut la négociation de Copenhague », a reconnu Jacques Lapouge. 

Afin d’encourager les bonnes volontés, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, prévoit de réunir sur ce dossier tous les chefs d’Etat en septembre 2014, en marge de l’Assemblée générale annuelle.

Les travaux de la conférence sur le climat dureront jusqu’au 22 novembre.

Yvette-Reine Nzaba