Littérature : une nouvelle publication de Roger Yenga

Mardi 12 Novembre 2013 - 16:30

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Plaidoyer pour la fin du présidentialisme en République du Congo​ explique de façon détaillée, le régime politique de la Constitution du 20 janvier 2002 tout en faisant un examen critique et sans complaisance car, la langue de bois, la connivence et la collusion retardent, freinent voire compromettent irrémédiablement toutes les réformes dont le Congo a besoin, spécialement sur le plan constitutionnel et institutionnel, soutient l’auteur dans cet ouvrage publié aux Éditions universitaires européennes (EUE) basées en Allemagne

Au sortir de la guerre du 5 juin 1997, les nouvelles autorités politiques avaient écarté la Constitution du 15 mars 1992. La Constitution du 20 janvier 2002 l’ayant remplacée, était censée faire entrer le Congo dans la démocratie pluraliste et l’État de droit. Mais, après plus d’une décennie d’application de ce texte, force est de constater que l’espoir de l’avènement d’une véritable démocratie a vite fait place au désenchantement et à la déception. « La pratique politique, pense l’auteur, révèle aussi que tous les abus et travers du monopartisme, stigmatisés lors de la Conférence nationale souveraine, ont encore largement cours actuellement. » C’est la raison pour laquelle Roger Yenga a rédigé ce livre.

Pour ce dernier, si ce régime politique avait été présenté lors de la campagne pour le référendum constitutionnel en 2002 comme étant présidentiel, en réalité, il n’en est rien. Et pour cause, l’équilibre des pouvoirs, à la base du régime présidentiel, fait cruellement défaut. Il s’agit plutôt d’un présidentialisme dont la caractéristique essentielle est la concentration de tous les pouvoirs entre les mains du président de la République, au détriment d’autres organes constitutionnels, très affaiblis et réduits à ne faire que de la simple figuration. La toute puissance du président de la République écrase ces autres organes, privés d’un véritable exercice de leurs différentes attributions constitutionnelles, dans toute leur plénitude.

C’est pour cette raison que l’auteur plaide, à travers plusieurs propositions concrètes faites dans son livre, pour l’adoption d’une nouvelle constitution, qui mettra définitivement un terme au présidentialisme dont on sait qu’il continue à compromettre sérieusement l’avènement d’une véritable démocratie pluraliste et d’un État de droit en République du Congo.

Mais, à une période où la tendance est à la mobilisation pour le respect de la limitation des mandats présidentiels, l’idée soutenue par l’auteur peut paraître comme allant à l’encontre de la tendance majoritaire dans le pays. Pourtant l’auteur refuse d’être assimilé à un fossoyeur de cette limitation constitutionnelle des mandats présidentiels puisque, parmi ses propositions pour la future Constitution, il y a la reprise du contenu des articles 57 et 185 alinéa 3 de la Constitution du 20 janvier 2002. À propos, le premier article pose la règle de la limitation des mandats présidentiels et le second interdit formellement toute révision constitutionnelle dont la finalité est la suppression de cette limitation des mandats.

Ainsi donc, Roger Yenga invite tous ceux et toutes celles qui se préoccupent de l’évolution démocratique des institutions de la République du Congo et de l’avènement d’un État de droit dans ce pays, d’acquérir et lire son livre. Il coûte 69,90 euros. Il peut être directement commandé sur www.editions-ue.com Notons que Roger Yenga est titulaire d’une maîtrise en droit privé obtenue à la faculté de droit de l’université Marien-Ngouabi de Brazzaville. Il est membre de l’Institut international des droits de l’homme (IIDH) de Strasbourg en France.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Roger Yenga.