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Et pourtant le suivi donne du crédit aux mesures prises !

Samedi 6 Août 2016 - 17:56

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Le problème qui est soulevé ici est celui du suivi et du contrôle des mesures socio-économiques prises dans tous les domaines de la vie sociale. Toute mesure, bonne soit-elle, quand elle n’est pas constamment encadrée par des garde-fous, elle se perd dans l’océan de la négligence des hommes qui sont censés à l’appliquer. D’où la nécessité des évaluations constantes pour sa survivance. Encore que ceux qui sont censés à faire appliquer lesdites mesures sociales ou économiques devraient par des contrôles surprises aller toucher du doigt l’applicabilité de celles-ci.

Prenons par exemple le cas de la nouvelle mesure sur l’uniformisation de la tenue scolaire entre l’école privée et l’école publique qui vient d’être prise par les autorités nationales chargées des questions éducatives. Cette mesure est largement saluée par de nombreux congolais, car de plus en plus la disparité de la tenue scolaire commençait à causer certains désagréments intolérables en milieu scolaire. Alors le vrai problème va concerner la mise en  pratique de cette mesure, car ces tenues scolaires disparates étaient devenues hier un fond de commerce pour certaines écoles privées. Ces écoles obligeaient chaque année des parents à s’acquitter des droits des nouvelles tenues même si l’ancienne n’avait pas encore été abîmée.

 Au plan commercial, il y a quelques années, les vendeuses et vendeurs dans des marchés devraient faire usage des balances commerciales, car il y avait trop de fantaisies dans la manière que les denrées et d’autres provisions étaient vendues. Mais hélas, comme il a manqué un véritable suivi de cette mesure, la chose est revenue au galop. Il suffit pour s’en rendre compte de fréquenter de nombreux marchés de nos villes capitales, rares sont des vendeurs qui mettent encore en pratique cette mesure de l’usage des balances commerciales. Dans le même ordre d’idée, la mesure, interdisant d’une part la vente des sachets et d’autre part de l’eau vendue dans des objets plastiques non dégradables, a été saluée par tous les Congolais. Mais  cette vente refait surface par manque de suivi et de la mesure.

Dans la même optique, constatons ce que font « certains mauvais services municipaux ». Ils continuent, sans être inquiétés, de demander de l’argent lorsqu’il s’est agi de légaliser telle ou telle pièce d’état-civil, par exemple des extraits et des copies d’acte de naissance. Ceci parce qu’il y a un laxisme dans le suivi de la mesure par des services habiletés.

Que dire de la mesure sur les nuisances sonores aux heures tardives des églises, débits de boissons et autres ! Et pourtant ces églises à vacarme et à cacophonie insupportables ne sont pas situés hors de la ville, elles sont belle et bien dans le périmètre où vivent d’autres populations, mais elles foulent au pied cette mesure. Ces églises à vacarme et ces débits de boissons à hauts décibels emploient respectivement des haut-parleurs à portée inouïe et des baffles à amplification insupportable. Cela traduit une vraie « anomie » de la mesure, c’est-à-dire une mesure inexistante.

En matière de transport urbain, par exemple, le prix officiel d’une course de taxi est fixé à 700 F CFA. Et comme cette mesure souffre d’un suivi criant, les conducteurs et chauffeurs de taxis en ont profité. Et rare est la race de taximen qui accepte encore que la course soit payée à 700. Par manque de suivi constant de la mesure, ces chauffeurs ont réussi à imposer le prix de 1000 F CFA par course. Et, par hasard, si à la descente vous tendez 700 F CFA au taximan qui, dès le départ, ne vous pas donnez le coût de la course, il conteste. Ce dernier pense qu’il a raison. Quelle jungle sociale !  

Voilà, ces quelques exemples montrent bien comment par défaut de suivi des mesures prises, les « antimesures » ou mieux Les antivaleurs prennent le dessus sur des vraies mesures sociales, voire économiques. Soyons tous attentifs, car les acteurs des antimesures sont dans tous les domaines, d’où le suivi de ces mesures s’avère très important.

 

 

 

 

 

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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